Dans sa publication du 28 dĂ©cembre dernier, l'excellent journaliste Eric Felley et son collĂšgue Titus Plattner rĂ©digent un article sur le moratoire qui nous occupe et que j'ai dĂ©jĂ  commentĂ© dans un post prĂ©cĂ©dent. Mes tripes n'ont pu s'empĂȘcher de rĂ©agir, cette fois-ci. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, j'admire leur travail et j'aime lire leurs critiques censĂ©es. Voici donc ce que je me suis permis de leur faire parvenir (nb. article complet en ma possession, je ne le publie pas ici). Vous n'ĂȘtes peut-ĂȘtre pas d'accord avec mes dires. N'hĂ©sitez dans ce cas pas Ă  me faire parvenir vos remarques!

Cher Eric Felley,



Voici une réflexion qui n'engage que moi.



L'article en soi "Immobilier - Le Valais retrouve ses maquereaux des cimes" rĂ©sume bien la situation politique et les 7 communes touchĂ©es par le moratoire instaurĂ© par Jean-Michel Cina Ă  la veille des fĂȘtes. Dans le fond, nous sommes d'accord sur bien des points, malgrĂ© une dĂ©cision Ă  l'emporte-piĂšce somme toute malheureuse. Mais ces 7 communes ont-elles toutes des terrains Ă  20'000.- /m2 - construits ou non, des chalets Ă  plus du Fr. 1'500'000.- pour un 5 piĂšces et dont les prix ont doublĂ© en une annĂ©e? Votre vision superficielle et rĂ©ductrice de la situation nuit, j'en suis certaine, Ă  celle qui prĂ©vaut dans le rĂ©alitĂ© dans ma commune de Grimentz. Et probablement dans d'autres.



Passez à notre agence (de vente, de gérance et de location) immobiliÚre. Passez également voir nos confrÚres, puis jugez du coût "prohibitif" de nos terrains à Fr. 20'000.- /m2. Nous serions également trÚs heureux de vous montrer à quel point notre village a été détruit par les investisseurs et autres promoteurs, heureux de vous exposer à quel point la vie est aisée dans le Val d'Anniviers et l'exode rural qu'implique ce "boom immobilier". Tout n'est pas rose bien sûr, mais la mise en balance de la situation présente et de ce qu'elle implique pour notre futur n'est pas inconsidérée.



Je ne suis pas un puits de science sur la question, les autoritĂ©s communales ou des personnes Ă©conomiquement actives depuis des dizaines d'annĂ©es vous rĂ©pondraient plus savamment, mais le manque de mesure et de recherche, la globalisation de la situation de chacune des communes me surprend Ă©normĂ©ment pour un journaliste de votre qualitĂ©. Surtout pour un journaliste de votre qualitĂ©! Vous projetez chacune d'elles dans les exemples les plus extrĂȘmes que vous dĂ©nichez dans la "presse spĂ©cialisĂ©e": ceux mentionnĂ©s de Verbier ou de Nendaz (p. 112, paragraphe Trahison) pour rajouter un insidieux "Et ainsi de suite...". Si vous pouvez justifier cet "ainsi de suite", n'hĂ©sitez pas, mais allez jusqu'au bout de votre rĂ©flexion et dĂ©finissez aussi les normes! Oubliez la presse spĂ©cialisĂ©e qui n'est souvent que parcellaire et venez sur le terrain, dans la rĂ©alitĂ© mĂȘme. Vous n'avez en fait mĂȘme pas besoin de venir sur le terrain pour renouer avec la rĂ©alitĂ©. Nous avons tous des sites internet clairs et transparents. Du moins pour ce qui touche aux prix du terrain, par exemple. En apartĂ©, vous trouverez notre accĂšs pour votre information.



A Grimentz, nous avons aussi nos projets, nous avons aussi nos investisseurs, mais la situation de notre commune diffĂšre beaucoup de celle de Verbier, comme les autres d'ailleurs, et mĂȘme Daniel Guinnard dans un article du Nouvelliste Ă  l'Ă©poque de NoĂ«l reconnait que la nouvelle donne peut avoir des consĂ©quences autrement "catastrophiques" (citĂ© de tĂȘte en espĂ©rant que mon souvenir soit bien exact) que dans son fief. Alors, si vous dĂ©butez une analyse, poursuivez-la jusqu'au bout ou tempĂ©rez vos ardeurs.



Ou prouvez que j'ai tort pour dénoncer ces lignes si tel est le cas.



Une fois encore, j'ai l'impression, en tant que Valaisanne, de passer pour l'horrible Ă©pouvantail inculte et cupide sous la plume d'un "bureaucrate" genevois qui n'a peut-ĂȘtre, bien que Valaisan d'origine je crois, jamais fait la route jusqu'Ă  nous. Quant Ă  y vivre, vous ne savez Ă©videmment pas ce que c'est.



Monsieur Felley, je lirai toujours vos articles avec grand intĂ©rĂȘt et beaucoup de respect, soyez-en assurĂ©. J'aurais aussi grand plaisir Ă  vous accueillir chez nous si l'occasion se prĂ©sente.



Salutations ensoleillées du Valais.



Nicole Salamin, Grimentz