Par où donc allions-nous donc passer dans ce décor si déchiqueté??? Une brèche pour regagner son home sweet home?

Puis, sur un plan parfaitement défini, la machine s'est bientôt approchée du sol pour larguer hommes et matériel. Séance photo sur le sommet avec un Cervin en décor de fond, reconnaissable comme sur un cliché pour japonais sauf que celui-ci est suisse, pause pipi au soleil levant (vachement romantique) et départ. Le plus facile et plaisant était maintenant derrière nous.

Après une courte mais fantastique descente à l'arrière de cette si raide montagne noire qui s'avérait être le Zinalrothorn, nous en avons rejoint son flanc droite. La pause servait à habiller nos skis de "peaux de phoque", évidemment synthétiques car on se ferait astiquer par Brigitte Bardot si elles l'étaient vraiment, puis nous avons attaqué la longue et terrible montée au col. Chemin faisant, il m'a paru évident qu'une traversée des Alpes par gros temps m'eût personnellement été fatale. Le manque d'entraînement, l'attitude malgré un soleil radieux et une température plus que clémente vous tuerait un boeuf. Bon, pas moi puisque je suis encore là pour vous en parler, mais il en a fallu de peu.

Bref, le sommet est finalement tout de même venu à notre rencontre. Pause en tout genre, inversion du matériel dans nos sacs - gants et bonnets ont fait place aux peaux. Et c'est encordé, les uns après les autres que nous avons attaqué la descente...

D'abord diablement raide, la pente s'est faite diablement dangereuse à travers les séracs et névés où la dimension humaine devient ridicule. Les descendre en rappel, skis au pied, plus besoin de faire quelque parc aventure que ce soit.

Ce furent ensuite des pentes à skier, puis des pentes sur lesquelles se frayer un chemin entre vernes et cailloux sur lit de rhododendron car le printemps exceptionnel de cette année découvre rapidement le terrain. La neige d'abord dure et glacée a rapidement fait place, au fur et à mesure de notre descente à de la neige souple, puis molle, cédant sous nos poids - enfin, celui des autres, surtout ;-) . Le Val d'Anniviers, s'il s'étalait sous nos yeux tout au long de notre course, se rapprochait de manière tangible. La cabane d'Arpiteta sur notre droite était depuis longtemps dépassée lorsque trônait celle de Mountet, presque à hauteur d'homme en face de nous.

Une fois passés le pont et l'apéro, la marche a encore continué. Ecrasante sous le soleil, brûlante dans nos chaussures, mais nous arrivions. Qui crevés, qui heureux.

Et en tous bons valaisans, c'est autour d'une raclette et d'un verre de Fendant que nous avons clos cette journée sur une terrasse ensoleillée. (ndlr. Désolée pour cette chute si banale).

Mais voici un signe réjouissant de civilisation au retour d'un long et éprouvant périple. Quel est son nom? Immobilia met en jeu - hé oui, ça ne s'invente pas - 1 bouteille pour le premier d'entre vous qui élucide ce fabuleux mystère. 3, 2, 1, départ!