Grimentz s’est penché sur son avenir

ASSEMBLÉE PRIMAIRELundi soir, les citoyens ont fait le tour des grands projets qui concernent la station. Des idées ressortent.

Par LAURENT SAVARY
Les citoyens de Grimentz, du moins la cinquantaine qui s’est déplacée lundi soir pour l’assemblée primaire, se sont penchés sur l’avenir de leur village. Durant près de quatre heures, ils ont fait le tour des projets qui pourraient transformer la station dans les années à venir.

Les bains thermaux
L’ordre du jour comportait un projet d’achat de 90 places de parc dans le futur complexe des bains, dont certains citoyens doutent de la réalisation. Une manière d’aide indirecte de la commune prête à payer 30 000 francs la place, soit 2,7 millions. Un montant qui, par le jeu des taxes de raccordement et de permis de construction, était tout à fait supportable pour les comptes. Seulement entre le projet et la facture finale, le prix a flambé. «On nous propose aujourd’hui la place à 43 000 francs, soit un montant de 3,8 millions. Difficile à ce prix d’entrer en matière », s’emporte le président de la commune Gabriel Solioz.
Rémy Vouardoux, l’un des agents immobiliers dans le projet avec le groupe Holimont, avance une explication. «Le premier chiffre était une estimation alors que le second est beaucoup plus réaliste.» Une inflation qui étonnemment ne touche que le parking du complexe selon l’agent immobilier. Faut-il voir dans cette façon de pratiquer la crainte de ne pas boucler son financement? «Non, le moratoire Cina nous a forcément causé du tort, mais tout devrait rentrer dans l’ordre une fois que la dernière opposition sera levée.» Plusieurs membres de l’assistance ont rappelé les engagements tenus par les promoteurs. «Laissons d’abord construire les bains. On verra ensuite si on peut construire un parking sur un terrain communal. »

Le trafic et le bus-navette
Grimentz avait commandé l’année passée une étude de trafic. Si trois variantes (deux nouvelles routes passeraient en dessous du village et un par Roua) ont été retenues pour éviter le transit au coeur du village, «aucune n’est considérée comme urgente», résume le président. «Aujourd’hui, nous ne devons pas augmenter le nombre de voitures dans le village, mais favoriser les transports publics», répond Nicolas Salamin. «L’expérience menée l’année passée durant quatre semaines avec un bus-navette a coûté 70000 francs. La saison entière, il faut compter 300 000», avance le président. Et quelqu’un de lui répondre, que «pour des places de parc, on trouve près de trois millions et pas 300000 pour un bus?» Le Conseil communal face à l’insistance de l’assemblée va étudier cette idée.

Le moratoire
Gabriel Solioz a remis une compresse sur la blessure du moratoire en faisant le point de la situation, esquissant du coup quelques pistes, dont le contingentement, les quotas de résidences principales ou la taxe comme à Crans-Montana. François Genoud posait le problème de la définition de lits froids, qui selon lui, fausse le débat. «L’appartement non loué n’est pas forcément générateur de lits froids. Le propriétaire le prête à ses enfants ou ses amis. Il est occupé presque à l’année, mais cela reste considéré comme des lits froids, alors qu’ils sont bouillants.»

Le cautionnement aux remontées mécaniques
«Grimentz est la seule commune du val d’Anniviers qui ne subventionne pas ses remontées mécaniques», précise Gabriel Solioz en expliquant les enjeux de cette décision, de ce cautionnement de 3 millions. «Cela servira à la captation de l’eau pour augmenter la rapidité de la production de neige artificielle l’hiver prochain déjà», développe Nicolas Salamin, le président des remontées mécaniques de Grimentz. «Le montant total est devisé à 4 millions puisque, dans un deuxième temps, nous augmenterons la surface de pistes enneigées de près d’un tiers durant l’hiver 2008-2009.»
Des arguments qui ont fait mouche puisque la proposition du Conseil communal est passée à l’unanimité.