On dit - à propos des habitants - L'immoblog ou les vacances à la montagne

On dit - à propos des habitants

Par Nicole, samedi 5 janvier 2008 à 20:47 :: Vie au village :: #349 :: rss ::

Dans la rubrique on dit, l'immoblog vous propose d'entamer aujourd'hui un petit tour de la vallée. Sans mal des transports pour ceux qui en pâtissent, promis:

Chandolin - Sandoulign ou Sandoulim - Chandolinards - Lè Dérotchiau = les dévaloirs [helvétisme] ou précipices
St-Luc - Louc - Louquièrann - Lucquérants - Lè Moquièrann = les moqueurs
Ayer - Le Corbé = Les Corbeaux. On leur épargne le mauvais gag des juifs, bien sûr...
Zinal - ? [ok pour les mayens jusqu'à peu, mais tout de même, vraiment rien?]
Grimentz - Gremaingutze - Grimentzards - Lè Arabien = les arabes
St-Jean - Chaingnzouanti - St-Jolinards [made by Immoblog - © 2008] - Lè Rèfondiau = les répondeurs - Lè Moujett = les musaraignes
Mayoux - Mayeou - Lè Tsapla-Tso = les hacheurs de choux
Pinsec - Painchec - Painchaki - Pains tout séchés - Lè fèra-zilina = ceux qui ferrent les poules
Mission - Messioung - Lè Janè = les ânes
Vissoie - Vecheougiè - Lè Vechoyards - Vissoiyards - Lè Goutrouc - les goîtreux
Fang - Lè Fanati - Lè Tapagau = les tapageurs
Les Pontis - Fribougze - Lè Pontic
Niouc - Gniouc

Jusqu'ici, tout va bien... Nous avons, en gros, répondu aux questions qui/où, quoi et comment, bien que mes premiers mots de patois ne furent pas aisés à transcrire et dûment vérifiés. Nous sauterons à pieds joints par-dessus les quand et combien. Reste à attaquer la citadelle du POURQUOI. Et ça, c'est une autre paire de manche. Auriez-vous l'obligeance d'accorder quelques mois à l'immoblog pour percer le mystère et d'aborder sereinement les contours de certaines localités?

Un tout grand merci à Yvette, Bernard et Romain pour leur aide précieuse, mais... qu'ils sachent que ceci n'était que le début de nos recherches, à peine une mise en condition

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Commentaires

1. Le lundi 14 janvier 2008 à 21:00, par De la part d'Yvette

bonjour, ma chère. il me semble avoir lu, hélas je ne sais dans quel bouquin ou revue, que Pinsec signifiait "rive sèche", très possible de par sa configuration.

2. Le mercredi 16 janvier 2008 à 09:13, par Christine

"Le mot de Chandolin serait peut-être dérivé de *scindula*, mot latin pour désigner la mince tuile ou tavillon de mélèze avec lequel les montagnards recouvrent leurs chalets et leurs raccards." Ella Maillart 1959

Trouvé dans Chandolin d'Anniviers 2007 publié par les amis d'Ella Maillart

3. Le mercredi 23 janvier 2008 à 07:30, par ali

Souhaitant apporter ma contribution - qui, selon la formule consacrée, ne peut être que modeste - à vos recherches sur les lieux d'Anniviers, j'ai espéré trouver de précieux renseignements dans "Nos lieux-dits, toponymie romande" de Maurice Bossard et Jean-Pierre Chavan paru en 1990 chez Payot dans une édition revue et augmentée. Malheureusement, je fus déçu et ne peux offrir que peu d'information. Dommage, car il m'aurait plu que le savoir encyclopédique de Maurice Bossard puisse éclairer vos recherche. En effet, ce professeur honoraire de français médiéval à l'Université de Lausanne, aujourd'hui âgé de 86 ans, est aussi un personnage marquant et attachant de la vie du quartier de mon enfance, Chailly sur les hauts de Lausanne. Comme vous, il a à coeur de parler des gens et des événements de son lieu de vie. Il fut durant des décennies le rédacteur du mensuel "Le Chailléran" dont chaque numéro était attendu avec impatience par les habitants du quartier; un "blogueur" des temps anciens...

Voici donc ce que j'ai trouvé dans les pages du bouquin cité:

AYER: érable sycomore ou faux platane, le plus répandu et le plus fréquent en montagne.

ZINAL: de la famille de "cheneau", canal d'amenée d'eau au moulin ou conduite de bois pour l'irrigation. Vient du latin "canalis", "canal, chenal". Le "z" initial en patois valaisan est une graphie pour "ts".

PINSEC: de la famille de "pesse", sapin rouge, appelé communément épicéa, et de "passey", forêt ou plantation d'épicéas. Pinsec se disait Pessey et Pensey au XIIIè siècle.
Voilà qui nous éloigne de la "rive sèche" suggérée par Yvette. Mais on peut toujours imaginer que la rive, bien que sèche, était bordée de sapins rouges.

Il y a dans l'ouvrage de Bossard des informations sur des lieux-dits familiers en Anniviers, comme Ar, Arba, Arbaje, Arpettaz, Autannes pour ne citer que ceux dont la première lettre est "A". Mais comme je pense que cela déborde le sujet proposé par Nicole, je m'arrête là.

4. Le mercredi 23 janvier 2008 à 21:01, par Nicole

Développez, Ali, développez... vous me redonnez le goût de mes études en ethno-sociologie. J'y retournerai avec grand entrain, le jour de ma retraite ayant sonné! Mais bon... on y est pas encore...

Quant à Amoiche et à bien d'autres, je ne pense pas mériter vos éloges, c'est trop d'honneur. Ce blog m'offre des instants de réflexion, d'action parfois même. Puissé-je y avoir le courage de mes opinions en suivant la voie de l'intégrité. Mis à part ça et plus prosaïquement, je ne m'exprime à mon sens correctement bien que par l'écrit, l'oral demande beaucoup de courage suivant les milieux, et j'ai plaisir à échanger mes infos avec vous. Alors, merci à chacun de vous de suivre l'immoblog avec tant d'attention, c'est vous qui me donnez le courage d'y investir tout mon temps!

5. Le jeudi 24 janvier 2008 à 12:33, par ali

Que répondre à l'injonction de Nicole "Développez, ali, développez..." ?

De formation scientifique et travaillant dans le domaine de la technique, je n'ai ni les compétences, ni les connaissances pour me livrer à une étude de la toponymie d'Anniviers. Je ne peux que déposer dans la corbeille de ce blog bien aimé les fruits grappillés dans l'ouvrage de Bossard cité dans mon commentaire précédent.

Comme déjà dit, mon étonnement fut grand devant la maigreur de ma cueillette des lieux-dits d'Anniviers. Relisant l'introduction de "Nos lieux-dits", je compris mieux combien la recherche en toponymie est difficile et délicate. Les auteurs rappellent le rôle primordial du patois et précisent qu'en Suisse romande, il n'y a pas un patois mais une multitude de patois. Même à l'intérieur d'une région relativement petite, il y en a plusieurs et même chaque commune a son patois, avec ses traits phonétiques et son vocabulaire propre. De plus, les choses se compliquent encore car, lors de l'établissement des plans, les avis n'ont pas été unanimes. Parfois on s'est tenu à la prononciation locale du moment, parfois le géomètre a simplement recopié ce qu'il trouvait sur le plan précédent, parfois encore, il a francisé certaines formes, peut-être à la demande de quelques citoyens. A cela s'ajoute encore le fait qu'une mauvaise lecture, une inattention peut encore déformer un lieu-dit.

C'est dire combien la recherche toponymique est un travail de fourmis qu'encouragent les auteurs dans leur conclusion: "Nous souhaitons donc que notre ouvrage incite d'autres chercheurs à entreprendre des études sur la toponymie de leur commune ou de leur région, remontant aussi haut que possible dans les anciens documents où ils trouveront également le nom de familles disparues mais peut-être conservées dans un lieu-dit".

Par son initiative, Nicole réussira-t-elle à susciter des vocations de chercheurs et de questionneurs de la mémoire des anciens à Grimentz et en Anniviers ? Je le souhaite, car comme l'écrit si justement Maurice Bossard:

"La recherche toponymique apporte sa part d'investigation archéologique, elle ouvre une perspective sur le passé; mieux, elle satisfait un besoin qui existe chez la plupart des hommes, ce besoin de racines qui fait qu'on est curieux de connaître le passé de la terre qu'on cultive, du terrain où est implantée son habitation, de la région qu'on traverse".

Alors, "Développez, ali, développez...", d'accord, mais avec l'espoir de n'être qu'un parmi de nombreux autres...

6. Le vendredi 25 janvier 2008 à 12:28, par ali

Le mystère du "Snowpark"

Le soleil radieux et la neige abondante nous invitent à arpenter le domaine de ski de Grimentz. C'est ainsi que nous dévalons les pistes, traversons des endroits et admirons des sommets dont les noms sont des lieux-dits. J'ai retrouvé dans l'ouvrage de Bossard quelques informations relatives à des noms d'ici. Pour d'autres, le mystère subsiste, pour moi tout au moins.

Voici donc quelques toponymes glanés sur le plan des pistes:

BENDOLLA: je n'ai rien trouvé, mais j'imagine que les gens de Grimentz savent.

LONA: comme ci-dessus.

ORZIVAL: toponyme fréquent dans les cantons de Vaud, Fribourg et Valais à la montagne mais aussi en plaine. C'est un composé de "val", dont le premier élément fait mystère. Un rapport avec "orge" est plus que douteux. "Aurens", doré, pourrait convenir phonétiquement, mais quel sens donner à cet adjectif ?

SCEX: Etymologie: du latin "saxum", rocher.
Rocher. La forme "Scex" est une complication orthographique de "Sex".

MARENDA: Etymologie: mot patois signifiant le goûter, du latin "marenda", collation du soir.
Repas du bétail précédant la traite du soir.

TSARVA: Etymologie: "calvus", chauve.
Terres chauves, dépourvues de végétation; forme masculine et féminine d'un adjectif patois correspondant au français "chauve". S'applique, seul ou en composition, à des sommets ou à des pentes dénudées.

PLAN (LES GRANDS-PLANS): Etymologie: du latin "planus", plat.
Terrain relativement plat.

CRET (LES CRETS): Etymologie: doublet masculin du latin "crista", crête.
Elévation de terrain, monticule, parfois sommet.

BEC: Etymologie: du latin "beccus", d'origine gauloise.
Pointe , sommet.

BOSSON: buisson, fourré.

BECS-DE-BOSSON: conclure qu'il s'agit des "pointes du buisson" me paraît hasardeux.

MARAIS: Etymologie: du francique "marisk", marais.
Marais, lieu-dit très fréquent.

SNOWPARK: Je n'ai pas trouvé l'étymologie qui ne doit pas être latine. Par ailleurs, ce toponyme ne semble pas issu du patois local. A observer l'activité qui s'y déroule aujourd'hui, on peut imaginer qu'il s'agissait d'un parc à insectes acrobates.
Mais peut-être avez vous une autre explication plus crédible et pertinente...

7. Le lundi 28 janvier 2008 à 17:13, par Marion

Je pense que snowpark n'a pas d'étymologie latine mais vien simplement des mots anglais SNOW=neige et PARK=parc donc le parc de neige.

8. Le vendredi 17 octobre 2008 à 16:40, par Michel

Désolé de vous contredire mais le nom de Pinsec provient de l'arbre du Pin et non du pain sèché ou de l'épicéa comme vous le mentionné

9. Le samedi 18 octobre 2008 à 10:32, par Nicole

Merci Michel de nous ramener dans le droit chemin!

Le site de Pinsec détaille en effet en première page déjà que Le nom de Pinsec vient de l’arbre du pin. Il s’écrit de différentes manières comme painsec, pimsec et pensec. Les gens de ce village sont appelés les pinchacis (prononcer pin-cha-ki) ou pinsayards.

C'est tout de même plus crédible que les élucubrations de l'immoblog, n'est-ce pas?

Je vous laisse, j'ai à faire: découvrir un site très instructif...

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Si ça joue, c'est quand même plus sympa... pas besoin d'attendre mon réveil tardif en cas de congé :-) Merci d'avance pour votre inestimable contribution!

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