Pourquoi démissionnez-vous de manière aussi abrupte?
La charge devenait trop pesante. Je fais du bénévolat et j’ai envie d’aller de l’avant. Je respecte les approches différentes, mais il ne sert à rien de s’exciter. Je n’accepte plus de me faire critiquer sans arrêt et dans mon dos. D’ailleurs, aucune des critiques reçues n’est constructive. Juste du «tout est faux, tout est nul».
C’est également pénible pour l’équipe en place. L’autre élément qui a fait pencher la balance est l’augmentation de l’activité de mon hôtel. J’étais en surcharge de travail. Le but de mon départ subit est aussi de faire réfléchir les partenaires. Et le fait de m’exprimer n’est en aucun cas un règlement de comptes.

D’où viennent les critiques?
Principalement d’une poignée de Grimentzards qui veulent toujours faire croire qu’il y a de gros problèmes avec notre destination: insatisfaction, nécessaire recentrage sur Anniviers. On nous met une grosse pression avant chaque assemblée, en nous promettant des discussions houleuses. Et tout se passe plutôt bien lors de ces assises.

Certains acteurs sont vraiment insatisfaits, mais pourquoi spécialement à Grimentz?
Nous n’avons aucun problème avec Saint-Luc, Vercorin, Vissoie et même Zinal avec qui les discussions ont souvent été franches et ouvertes. Les habitants de Grimentz sont soudés entre eux. Or, cette station phare et dynamique a perdu deux hôtels ces deux dernières années, ce qui se répercute directement sur les commerces. Il y a peut-être de l’inquiétude et une certaine fébrilité. Si seulement la dynamique de Grimentz servait à fédérer... Les Anniviards sont capables de grandes choses ensemble.

Reste que vouloir débattre de l’avenir des destinations est une bonne chose dans le contexte de la nouvelle loi sur le tourisme...
Oui, mais pourquoi cette subite excitation? On ne connaît pas encore le détail, le nombre de destinations... Il faudrait logiquement attendre que le Grand Conseil l’ait examinée en première lecture, puis discuter. Mais des acteurs du tourisme grimentzard voulaient en débattre lors de l’assemblée de lundi soir. Sur le principe, j’estime que ce n’était ni le lieu ni le moment.

Certains Anniviards souhaitent un partenaire autre que Sion Région et articulent Crans- Montana. Vous comprenez cette possible réorientation?
La proposition participe directement de cette volonté de contradiction. Nous avions estimé que Crans-Montana n’était pas le partenaire idéal lors de la création de notre destination. Nous avons pris des décisions démocratiques en assemblée générale. Pourquoi revenir en arrière? Le centre de service Coeur du Valais a été accepté par 614 oui, 92 non et 89 abstentions. C’est le marketing qui doit dicter avec qui on sera le plus efficace. Sion Région a été jugé le partenaire avec qui l’homogénéité serait la meilleure: deux villes, deux vallées, une même clientèle pour un message marketing commun.

SAT comme destination à part entière dans le futur paysage touristique: une option réaliste?
Non, si l’on parle en termes de marchés internationaux. Pour concurrencer les nouvelles destinations, notamment à l’Est, il faudrait doubler notre budget. Où chercher l’argent?

Vous répétez que Coeur du Valais n’est pas une destination. Alors pourquoi son logo prime-t-il dans le visuel de Sion Région? Pour brouiller les esprits?
Sion Région s’est mis en place en s’associant à nous. La destination avait tout à créer au niveau marketing. Le mot «Valais » a été jugé plus porteur que Sion et SRT a utilisé dès le départ Coeur du Valais. SAT, qui était une destination toute jeune, a voulu rester centrée dans son bassin géographique.

La demande réitérée d’un audit de Coeur du Valais: une nouvelle preuve de défiance?
Je n’ai pas peur, car le travail a été bien fait. Un audit permettra au contraire, je l’espère, de calmer les esprits.