Loi sur le tourisme - Front commun pour alerter le Grand Conseil
Par Nicole, lundi 4 fĂ©vrier 2008 à 13:20 :: Actu :: #389 :: rss ::

La loi sur le tourisme occupe aujourd'hui - encore! - le devant de la scène. Et pourtant, tout n'est de loin pas dit. C'est ainsi que les acteurs de 5 régions se sont rencontrés - dont Anniviers - unis dans leur volonté commune de s'exprimer avec circonspection sur une "loi compromis" qui n'est tout bonnement pas réaliste sur le terrain. En voulons-nous vraiment? 'Un instrument plus qu'une étatisation et des partenaires motivés plus que pénalisés' constituent la clé du bon fonctionnement de cette loi.
Ovronnaz a allumé la mèche, mais le feu couvait dans la région de Sierre-Anniviers (en attendant la loi...). Il n'en fallait pas plus pour que Veysonnaz, Nendaz et Verbier, tout heureux de trouver des compagnons de bonne fortune sortent du bois à leur tour.
Vincent Pellegrini du Nouvelliste a creusé jusqu'au fond pour bien comprendre nos positions. Il titre: Cinq destinations touristiques importantes du Valais exigent de notables améliorations du projet qui sera soumis la semaine prochaine au Parlement.
La loi sur le tourisme qui va être discutée en première lecture au Grand Conseil la semaine prochaine ne fait pas que des heureux. Surtout parmi les destinations touristiques de notre canton. Cinq d’entre elles, et pas des moindres, se sont rencontrées jeudi soir pour définir une position commune. Présidents de communes, responsables et acteurs touristiques ainsi qu’agents économiques de Bagnes/Verbier, Anniviers, Veysonnaz, Nendaz et Ovronnaz, las de ne pas être suffisamment entendus depuis trois ans par le canton, ont arrêté ensemble griefs et propositions pour nourrir la réflexion des députés chargés de redessiner prochainement toute la machine touristique cantonale. «Cela fait longtemps que nous avons pris conscience de nos positions communes sur ce dossier, mais l’élément déclencheur pour nous réunir a été l’article du «Nouvelliste» traduisant les critiques d’Ovronnaz envers la nouvelle loi sur le tourisme», explique d’emblée Sébastien Epiney, directeur de Nendaz Tourisme. Nous l’avons rencontré vendredi avec quatre autres porte-parole désignés par Anniviers, Veysonnaz, Nendaz, Bagnes/Verbier et Ovronnaz. Des porte-parole qui ont livré à notre journal le point de vue officiel de leurs régions et commenté un communiqué commun. Un texte qui se termine ainsi: «Si l’examen de la loi par le Grand Conseil ne devait pas déboucher sur des améliorations concrètes, nous devrons défendre nos positions, voire lancer un référendum contre la révision de la loi sur le tourisme.» Autrement dit, il ne s’agit pas d’un simple «coup». Cinq régions ou stations fortes de leur succès touristique ont en effet pris les moyens qu’il faut pour être non seulement écoutées, mais entendues lorsque leurs propositions seront relayées au Grand Conseil.
«Etatisation et recettes approximatives»
Dans leur position, les cinq régions (à travers les représentants des communes, des milieux touristique et économique) soulignent en préambule: «Nous sommes favorables à une nouvelle loi sur le tourisme, même s’il n’y a pas d’urgence en la matière.La future loi devra apporter une plus-value évidente aux acteurs touristiques, notamment en respectant le principe suivant: plus de recettes et moins de contraintes. Or, les contraintes du projet sont inacceptables pour nous: l’étatisation avec un contrôle de Promo VS et des régions par le canton, ainsi que les pénalisations à l’encontre des communes qui n’intégreraient pas une région au sens du projet de loi; d’autre part,un gain significatif de moyens financiers pour la branche n’est pas garanti puisque la complexité du système de financement ne permet que des estimations très approximatives. Le projet présenté ne correspond ni aux attentes de nos régions ni à nos besoins, tant au niveau des structures que du financement. Nous encourageons donc le canton à revoir le projet de loi.»

Les destinations qui ont mis en commun leur force de persuasion se disent représentatives de la réalité du terrain: «Nous savons que notre position est partagée par d’autres acteurs touristiques valaisans, qui sont invités à nous rejoindre s’ils le désirent. Nous sommes des destinations performantes désireuses de le devenir encore plus. Aussi, nous prônons des solutions concrètes pour offrir des conditions cadres au Valais de demain que nous souhaitons attractif, moderne et performant. » Manière de dire qu’une réponse politico-institutionnelle ne suffira pas cette fois-ci et qu’il faudra convaincre avec des solutions praticables. «A chaque fois que nous avons rencontré le canton, on nous a dit que des solutions seraient apportées. Mais rien n’est venu et finalement nous avons l’impression d’avoir été roulés dans la farine», explique Claude Luisier, président de la Société de développement (SD) d’Ovronnaz. Voilà pour le climat. Et pour les griefs spécifiques? «La distribution des rôles entre les différentes structures prévues reste nébuleuse», déclare Pierre-Yves Délèze, porte-parole de Verbier. «La loi rend les choses encore plus compliquées qu’auparavant. Et en plus c’est l’Etat qui va dire si la région fait bien ou non son travail, approuver son budget, etc.» ajoute Sébastien Epiney.
Régions: ça coince…
«Le canton pourrait forcer une région à prendre en son sein une commune. Le projet de loi ne laisse pas les régions libres de se constituer de façon volontaire alors que des exemples valaisans ont montré à quel point le regroupement dans une région est difficile même lorsque c’est volontaire…» commente Pierre- Yves Délèze. «Et quelle est la justification politique des critères pour former neuf régions au plus? Et pourquoi choisir des critères essentiellement quantitatifs comme le budget et les nuitées, alors qu’il faudrait des critères qualitatifs et tenir compte de la géographie notamment. Ovronnaz a par exemple montré que l’on peut avoir une occupation élevée toute l’année et une marque connue sans remplir ces critères quantitatifs», détaille Claude Luisier, président de la SD d’Ovronnaz. «Avec ce projet, quand une destination ne veut pas participer à une région, en gros, on lui coupe les vivres. On ferait mieux de récompenser ceux qui font l’effort du regroupement plutôt que de pénaliser ceux qui jugent bon de ne pas entrer dans cette démarche », souligne Sébastien Epiney. «Le fait que l’Etat puisse avec ce projet encaisser directement les taxes de séjour perçues dans une commune et les redistribuer ailleurs semble peu légal car la taxe de séjour doit être affectée dans l’intérêt de l’assujetti », fait remarquer un porteparole du groupe.
Revenir aux vrais acteurs
«Ce qui me frappe,dans tout ce projet, c’est l’importance donnée à toutes les structures de l’Etat ou annexes à ce même Etat et qui échappent d’une certaine manière aux acteurs touristiques réels. Dans le concept des régions tel que présenté, je ne vois pas le lien avec le produit », résume Jacky Schiess, directeur administratif et financier de VIP (Veysonnaz). «Des destinations ont dépensé des millions pour faire connaître une marque désormais réputée, comme Ovronnaz, et il faudra recommencer à zéro», ajoute Claude Luisier. Nicole Salamin, directrice d’Immobilia Grimentz, prolonge: «En Anniviers, les partenaires ont l’impression de subir une perte d’identité et de se trouver dilués dans une région – Le coeur du Valais – qui est en fait une entité administrative ne permettant même pas de localiser des stations dans une brochure cantonale réalisée pour promouvoir le Lötschberg. En tout cas, cela complique beaucoup les choses pour Sierre-Anniviers Tourisme.»
Et nous passons sur nombre d’autres constats qui se matérialiseront sous la forme de propositions de modifications au Grand Conseil. L’important étant qu’un vrai débat spécialisé avec les acteurs du tourisme puisse enfin s’engager. Sans tabous.
Nos 6 propositions
1. Mettre sur pied immédiatement un observatoire cantonal du tourisme, dont les analyses devront servir de base à la rédaction d’une nouvelle loi.
2. La future loi devra proposer des incitations financières aux regroupements volontaires, à l’instar des fusions de communes; le système présenté aujourd’hui fait l’inverse, il pénalise une commune qui ne désirerait pas entrer dans une région.
3. La future loi doit absolument garantir l’autonomie des communes et ne pas imposer un nombre maximum de régions ni de critères autres que la volonté de mettre ses forces en commun.
4. Les moyens à disposition devront être suffisants pour assurer de manière efficace les missions premières du tourisme, à savoir la qualité d’accueil (information et animation), l’attractivité (développement des produits touristiques et des infrastructures) et la promotion des stations/régions/marques.
5. Le système de financement doit être revu et simplifié.
6. L’encaissement et la distribution des recettes touristiques devra s’effectuer dans les communes directement ou dans les régions qui auront été constituées sur une base volontaire. L’Etat percevra les recettes de Promo Valais.
L'article complet en pdf ou sur le site du Nouvelliste
P.S. Des questions? N'hésitez pas, surtout!
P.S.S. Euh... le pire dans toute cette affaire? La séance photo!

Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
Ajouter un commentaire
Les commentaires de ce blog sont en principe modérés. Pourtant, grâce à la bonne gestion de mon antisp... ainsi qu'à l'honorabilité de vos écrits, je n'ai pour l'heure dû censurer qu'1 fois. Le commentaire a été supprimé peu après son insertion.
Si ça joue, c'est quand même plus sympa... pas besoin d'attendre mon réveil tardif en cas de congé :-) Merci d'avance pour votre inestimable contribution!
Smilies ou binettes: débutez vos commentaire avec du texte, pas avec un smily. Ça fait gicler les retours à la ligne et je ne trouve pas la solution au problème.
Les commentaires pour ce billet sont fermés.