Les anniviards, certains d'entre vous ne le savent peut-être pas, sont un peuple de nomades. Ils "remuaient". Deux mois au printemps, un mois à l'automne. La vallée s'exilait pour s'installer dans ses quartiers de plaine, ceux de Sierre. On chargeait tout sur le mulet, y compris la chèvre ou le curé [tttttt, la bonne n'a rien à voir dans cette histoire!]. Il y a de cela fort longtemps. "Et lorsque la motorisation aurait pu si bien faciliter les choses, le nomadisme a pris fin; les familles s'établirent définitiviement à Sierre", nous fait ironiquement remarquer André Pont dans Le "bon" vieux temps au val d'Anniviers".

Est-ce pour cela qu'on nous appelle les anniviards? "Anni", déclinaison de "annus" = année et "viards" en référence à la racine "via" = route, chemin.

A l'époque encore, nos ancêtres se mobilisaient aussi pour des journées de travaux communautaires au printemps, histoire de retaper les chemins, les bisses ou toiletter les rues et les bâtiments. Ces journées communautaires s'appelaient "lè viè" en patois, dérivé du "via" ci-dessus. Sur ce, André Pont conclut:
Si les habitants de notre vallée se nomment "les Anniviards", c'est probablement parce qu'ils faisaient la voirie communautaire une fois l'an. "Férè lè viè öng viazo pèr ann". Ou peut-être les Sierrois leur avaient-ils donné ce surnom péjoratif parce qu'ils passaient une partie de l'année sur les chemins reliant leurs villages à la plaine.

Ce serait intéressant d'entendre notre inimitable sociologue Bernard Crettaz sur la question. Or, pour le moment, Charly Arbellay - célèbre journaliste du nom moins célèbre Nouvelliste, n'est-ce pas, a choisi son camp: les anniviards sont de sacrés useurs de godasse car ils pass(ai)ent l'année sur les chemins!

Avec lui, saisissons-nous de notre téléscope et épions sans honte aucune nos voisins d'en face pour l'occasion:

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