A chaque assemblée primaire de Saint-Luc, les citoyens avaient l’habitude d’interpeller Benoît Salamin, président de la commune: «Il nous faut absolument un supermarché. Saint- Luc, qui comptabilise 160'000 nuitées touristiques, a besoin d’un grand commerce pour satisfaire sa clientèle.»
En 2003, un concours d’architecture avait donc été lancé pour bâtir un complexe au lieu dit Achelli, sur un terrain situé près de la maison communale. Dès lors, les responsables du projet ont recherché vainement une chaîne de distribution. Malgré plusieurs contacts, aucun grossiste ne s’est intéressé. Refusant l’échec, le président Benoît Salamin a donc décrété: «Puisque c’est ainsi, je tiendrai personnellement la boutique.»

300'000 francs.
La première étape a consisté à créer une société anonyme afin de construire les murs.
Plus de septante personnes, dont la société du funiculaire Saint-Luc-Chandolin, la commune de Saint-Luc et la société de développement, ont soutenu financièrement la démarche en acquérant des actions. «Mon épouse Josette et moi avons investi 300'000 francs pour l’agencement.
La surface comprend également une vinothèque des meilleurs crus du Valais central. Nous sommes locataires des locaux. »

Grossiste libre.
Le nouveau commerce qui génère cinq places de travail s’approvisionne auprès de Cadar S.A. Fleurier, un grossiste à caractère libre. Plusieurs milliers d’articles sont désormais disponibles, un challenge important pour ce village de montagne.
En fin de semaine passée, Benoît Salamin a coupé le ruban inaugural. A 51 ans, il envisage l’avenir avec sérénité. «Dernier président de la commune de Saint-Luc, je serai en retraite politique dès le 1er janvier 2009.La fusion des communes entrera en force à cette date-là. » Dès lors, il va se consacrer à plein temps à son nouveau job, une belle carte de visite pour la station anniviarde.

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