Les Alpes sont regardées comme une souspréfecture. Leurs habitants n’auraient même pas le droit d’exister économiquement et de jouer leurs propres atouts. Le tourisme est perçu comme une activité destructive du cadre de vie même si les mêmes personnes réclament durant leurs séjours des équipements performants et un habitat moderne.

Après le succès de 1995, un référendum contre l’abrogation de la loi aurait eu du succès devant le Peuple. Il paraît dès lors plus sage de se contenter de la loi actuelle, tout en exigeant du Conseil fédéral qu’il restitue aux cantons les autorisations libérées par la vente d’immeubles par des étrangers aux Suisses durant ces 10 dernières années.

Cet outil - facile à mettre en place – permettrait d’absorber les autorisations en souffrance. Il faut cesser de diaboliser la vente de résidences de vacances. Ces dernières n’appartiennent aux étrangers qu’à hauteur d’environ 18%. Un étranger loue 4 à 5 fois plus qu’un Suisse, il n’encombre pas nos routes le week-end, il investit dans la rénovation, il se contente de payer son dû.

Comme on a regretté l’armée ou le club med dans nos stations, nous pourrions regretter rapidement l’acquéreur étranger. A l’embellie succédera inexorablement la récession. La crise bancaire aux USA est en train de favoriser une crise économique.

En 1990, la Suisse n’utilisait que 57% du contingent fédéral de résidences de vacances.

L’histoire pourrait se répéter. En 2008, nous ne pouvons vendre sur 330 autorisations que 100 logements aux étrangers contre 2900 par année entre 1975 et 1983. 230 autorisations seront réservées aux lits commerciaux et aux autorisations en suspens. La situation peut changer rapidement avec une récession mondiale, une aggravation de la crise pétrolière, un euro qui s’effrite, un franc suisse qui flambe, une inflation galopante, une Suisse trop chère, un Etat fédéral qui se désengage de la politique régionale, etc. Et les mêmes bureaucrates et professeurs appelleront de leurs voeux un programme de relance, mais le client ne sera plus là, dégoûté par le parcours du combattant qu’on lui a fait subir pour obtenir une autorisation.