Travaux à la cabane de Moiry

Par Nicole, dimanche 3 août 2008 à 20:38 :: En touriste avisé :: #544 :: rss ::

La question avait été posée sur la Place du Coher. Aujourd'hui, c'est Clin d'oeil qui réagit de manière presque véhémente.

Cherchez l’erreur !

Je n’en crois pas mes yeux… ai-je franchi « le roestigraben »? Hé non, c’est bien la pointe de Mourty, le glacier suspendu qui se dessinent au second plan et la cabane de Moiry que je m’apprête à rejoindre.

Pour tous ceux qui se demandent ce qui se passe à la cabane, où en sont les travaux, et qui n’ont pas le temps de « crapahuter » sur les sommets voici quelques photos.

Clin d'oeil nous confie trouver honnête que les braves touristes qui s'aventurent sur le chemin soient au courant. Or cela paraît de prime abord difficile, puisque, si un panneau a bel et bien été placé du côté du barrage, il ne donne pas de détails sur les travaux. Du coup, l'immoblog est parti en quête.

Les travaux entamés sont de longue haleine. Ils sont la réalisation concrète d'un objet d'architecture mis au concours sur le plan national il y a environ 2 ans dans le but d'agrandir et de moderniser la cabane. D'ici à 2009, une annexe sera construite. 8 chambres de 4 places, 4 toilettes et 2 douches, autant pour le confort d'une cabane. Au rez, accueil, réfectoire et cuisine et aux étages inférieurs, caves, local de séchage et locaux techniques. Ces derniers abriteront un moteur à combustible - huile de colza - qui fournira l'énergie pour l'eau chaude et l'électricité.

Si 2 étés seront nécessaires pour la réalisation de cette première étape, ce sera ensuite au tour de la rénovation de la cabane actuelle, mais ceci reste encore de la musique d'avenir et doit être précisé. Par contre, le gros des nuisances est désormais derrière, nous assure Yvan Duc - le gardien - au téléphone. Les travaux lourds, entre autre de dynamitage, sont maintenant révolus et les va-et-vient incessants des hélicoptères ont déjà diminué.

C'était les dernières infos de l'immoblog, votre blog préféré!, sous l'impulsion de son envoyé spécial Clin d'oeil.

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Commentaires

1. Le lundi 4 août 2008 à 10:17, par thierry

... 8 chambres de 4 places,douches, eau chaude " écologique"...hum,hum! C'est bien ce que je craignais, comme prévu dans un ancien mail(...), on va faire de Moiry et de sa cabane un nouveau pôle touristique hotelier destiné aux pseudos adeptes de la montagne sans effort... A quand le téléphérique de la moraine jusqu'à la cabane-hôtel pour éviter la dernière montée qui ma foi serait trop exigeante physiquement pour ces nouveaux randonneurs du dimanche..? Toutes mes excuses ma chère Nicole, mais je préfère relire mes notes d'il y a plus de 30 ans dans lesquelles Vital et Ignace me racontaient comment ils envisageaient eux la haute montagne... Ô tempora, ... Merci Etienne pour ce que tu as fait... Thierry

2. Le lundi 4 août 2008 à 11:45, par christine

....Chère Nicole merci pour ton travail de fin limier. J'ai moi aussi vu le panneau qui se trouve du coté du barrage. Sur celui-ci figure un plan du futur objet achevé ainsi que la liste des entreprises concernées par sa construction. Mais au delà de la polémique concernant l'architecture et les buts avoués et inavoués de la population ciblée par celle - ci, un autre phénomène m'a interpellée : AUCUNE ENTREPRISE LOCALE N'EST IMPLIQUEE DANS LA CONSTRUCTION DE CETTE CABANE Peut-être que les entrepreneurs, d'ici pourront me répondre, ont-ils été contactés ? Ne sont-ils pas intéressés ? Je suis curieuse de le savoir. Pour ma part j'ai un mari électricien et Etienne était tout content lorsqu'il montait lui faire des "bricoles" l'entreprise de "Tolochnaz "ou "Perpet les alouettes" prendra -t -elle le temps d'en faire autant dans le futur. et les bruits qui courent disent que l'an prochain les constructions se feront plus rares...

Encore un petit conseil, pour les touristes, si vous aimez le calme et la tranquilité de la montagne évitez la cabane, pour cette année du moins, il y pleins de buts d'excursions magnifiques et tellement plus ...sereins

3. Le dimanche 10 août 2008 à 17:01, par Promeneuse du dimanche

Panneau au départ du chemin pour la cabane:

4. Le mercredi 13 août 2008 à 21:33, par JJ Pernet

Je me demande ce qu'est devenu Etienne Salamin le gardien de toujours.. Que lui est-il arrivé ? A-t-il eu un accident ? Quand reviendra-t-il ? Il manque une présence là-haut...

Merci de donner des nouvelles. Bien amicalement JJ

5. Le jeudi 14 août 2008 à 08:12, par L'immoblog

Non, Etienne n’est pas accidenté! Et il est de surcroît toujours guide…

Or il est vrai qu'à courir après les petits chamois à travers nos grandes montagnes, il a fini par dévaler. Qui l'eût crû? Maintenant, ça roule pour lui, à travers notre petite vallée. C’est ainsi qu’il passe chaque jour à pareille heure sous nos fenêtres. Il nous fait un clin d’oeil à chaque fois. Si si! Et parfois l’effigie - que dis-je... le buste! - se mue en un cordial bonjour sur le pas de notre porte.

Il a, un beau jour de l’année dernière, fait son choix de vie alors qu’il se trouvait à la croisée des chemins et continue le plus simplement du monde à trottiner. Pardon, à rouler. Voyez-vous même:

6. Le jeudi 14 août 2008 à 08:23, par Thierry

...le gardien de toujours...Il manque une présence là-haut... Vous avez raison Mr.Pernet que je ne connais pas, tant il est vrai que ce départ ou plustôt cette mise à la retraite quelque peu forcée par la section ...( voir mes anciens mails...) de Montreux du CAS de notre cher Etienne fut, et j'en reste de plus en plus certain, un peu beaucoup...scandaleuse !Quoiqu'il en soit, rassurez-vous, il va bien... Cette première année sans sa cabane lui permet de profiter plus sereinement de l'été... Il est vrai qu'il est resté très digne et confiant pour l'avenir de cette " Salamin's cabane" mais je sais par son épouse Monique, que la déception fut immense... Bien à vous!

7. Le dimanche 31 août 2008 à 22:36, par EVAKJZ

De passage à la cabane avec 3 amis nous nous somme arrêtés pour prendre un verre; un de mes amis étrangers était impressionné de pouvoir se faire servir de la nourriture à une telle altirude et dans un tel coin idyllique. Pour 1 théière pleine, 3 soupes et 1 coca la facture est de 48.50.
Nous ne doutons absolument pas de l'intégrité des tenanciers mais nous trouvons que, malgré l'altitude de 2850 mètres, le prix de 7.- le dl est quelque peu exagéré....
Amical salut Eva !

8. Le mercredi 8 octobre 2008 à 19:00, par Nicole - L'immoblog

Bijour,

Je crois que la cabane ferme demain.

Bissoir.

9. Le dimanche 12 juillet 2009 à 17:56, par fanfan

le 11.07.09 je suis montée à la cabane avec mes parents et mon ptit neuveu! joli parcours!!:) agressée dès mon arrivée par la "gardienne" par ce que mon petit westy n'était pas attaché meme en étant dehors!!! ma un peut faché!! je suis une habituée des cabanes de haute montagne ou la mentalité est très agréable! des gens bien de chez nous quoi!! alors je leur dis: rentrez chez vous!!! vous n'etes pas du tout dans votre élément laissez la garde de la cabane à des montagnards,à des gens qui savent acueillir les randonneurs!!!! allez....loin du bal!!!!!!!!!

10. Le dimanche 12 juillet 2009 à 18:39, par steph

tout à fait d'accord avec toi fanfan!!! en plus arriver en haut,tout content de manger une bonne soupe!!: un truc dégueu!!!! de l'eau avec de la polente et des graines pour lapins!!!! non mais n'importe quoi!!! des gardiens à virer le plus vite possible!!! comme tu dis:loin du bal c'téquipe!!!!!

11. Le vendredi 17 juillet 2009 à 12:07, par ali

Pourquoi tant d’agressivité et pourquoi ce jugement définitif pour une remarque peut-être maladroite faite à « fanfan » et un potage pas au goût de « steph » ? Car enfin, dire à cette jeune famille, par ailleurs sympathique, « loin du bal ! », c’est lui signifier qu’elle n’est pas la bienvenue en lui rappelant qu’elle n’est pas de ce coin de pays comme l’était la génération des gardiens précédents. Je doute que « fanfan » soit habilitée à donner des leçons d’accueil. Quant à prétendre que les nouveaux gardiens ne sont pas des montagnards, c’est méconnaître que Yvan Duc est guide de montagne, que sa femme est une bonne alpiniste et que ce couple a beaucoup fréquenté les montagnes du monde.

Le métier de gardien de cabane ne s’apprend que « sur le tas ». Il faut du temps pour acquérir les ficelles du métier. Faites donc preuve d’un peu de compréhension et d’indulgence à l’égard des nouveaux gardiens qui apprennent leur métier et qui ont pris leurs fonctions dans des conditions difficiles du chantier de l’agrandissement de la cabane.

Heureusement, tout le monde ne partage pas l’avis définitif et brutal de « fanfan » et de « steph ». Le journal « 24heures » brosse un portrait bien différent des nouveaux gardiens de Moiry :

« J’ai longtemps fréquenté les cabanes en tant qu’alpiniste. Se retrouver de l’autre côté, c’est tout une aventure ! » Depuis deux ans, le guide de montagne Yvan Duc et son épouse Lidia, officient comme gardiens à la cabane de Moiry. Là-haut sur la montagne, le couple cherche sa voie comme jadis sur les verticales falaises tessinoises. Elle sera familiale. Dans les faits, le Lausannois à la barbe de trois jours et aux yeux clairs, comme sa jolie brunette, sont tour à tour secrétaire, cuisinier, serveur, mécano ou électricien. Satisfaire l’alpiniste spartiate comme le candide citadin s’étonnant de l’absence de douche représente « une belle montagne de travail » pour le quadragénaire, qui, du coup, n’a plus le temps de la courir. « En deux ans, je ne suis jamais parti plus loin que nos tuyauteries. Mais je n’ai aussi jamais autant vu mes copains guides ! » lâche-t-il sans l’ombre d’un regret en couvant Elouen, 4 ans, et Maëli, 20 mois, du regard. Le temps d’un été, les seuls compagnons de jeux des deux enfants sont « des souris qui aiment le fromage, le risotto et nos pulls ». Les deux chérubins rougeauds rayonnent. Ils ont déjà un sérieux penchant pour l’escalade. Les tables de la cabane et les rochers environnants constituent leur terrain d’entraînement ; la polenta et les gâteaux maison leur carburant. Papa et maman les confectionnent. Depuis leur arrivée, ils déploient des trésors d’ingéniosité pour instaurer à Moiry une ambiance familiale et conviviale. Les randonneurs apprécient déjà. Le week-end, la cabane affiche complet et les guides de Chamonix, qui ne venaient plus, y refont des apparitions.

12. Le vendredi 24 juillet 2009 à 19:41, par Nicole, ter

Après des générations de Salamin [ce qui ne me laisse perso pas indifférente, et pour cause!], il est vrai que la transition nous paraît à tous difficile. Le départ d'Etienne sonnait le glas de toute une époque. Ajoutons à cela des transformations conséquentes de la cabane, la période des travaux est toujours fastidieuse, et nous voilà tous chamboulés.

Par rapport aux travaux, rien à dire sur ce qui s'est écrit ci-dessus. Essayons peut-être de nous projeter dans l'avenir, lorsque nous bénéficierons là-haut d'un confort moins spartiate. N'aurons-nous pas vite fait d'oublier l'inconfort des anciens locaux? Au risque d'idéaliser "l'ancien temps", cela va sans dire.

Quant au gardien, il est vrai que c'est un type en or qui maîtrise aujourd'hui encore toutes les ficelles de l'accueil et de la sympathie. Il a fait le choix de quitter sa cabane au seuil d'une nouvelle vie pour celle-ci, mais il n'a pas fait le choix de quitter la montagne ni notre petit village pour autant.

Attendez encore un peu. Patientez. On ne case pas dans un bureau ou en charentaises dans un fauteuil une personne de sa trempe. Vous entendrez bientôt parler de lui, foi de l'immoblog.

Dans le fond, Ali fait bien de tempérer nos humeurs [je m'associe à chacun de vous qui vous êtes exprimés car je vis chacun de vos commentaires], de nous faire observer que la transition doit aussi s'effectuer dans nos esprits, qu'un métier ne s'apprend pas en une nuit, mais que nous devrions peut-être mieux faire connaissance avec la "nouvelle" petite famille, à l'image des extraits qu'il nous offre pour mieux nous en apprivoiser. Et puis... si certaines choses nous surprennent dans le cadre de la gestion de la cabane, disons-le. Ne serait-ce qu'à l'OT.

De toute manière, une chose de certaine: on ne reviendra pas en arrière. Cette époque qui reste gravée dans nos mémoires a bel et bien vécu.

Alea Jacta est, comme disait l'autre.

13. Le mercredi 29 juillet 2009 à 18:57, par ali

« Cette époque qui reste gravée dans nos mémoires a bel et bien vécu » écrit Nicole . Depuis que les cabanes et les refuges de haute montagne existent, nombreux sont sans doute les alpinistes et les touristes qui, à chaque génération et comme Nicole et Thierry, ont dû faire ce constat empreint de nostalgie

Dans un article publié dans le numéro de juillet 2009 de la revue « Les Alpes » du Club alpin suisse (CAS), l’historien de l’architecture Roland Flückiger-Seiler rappelle que les premières cabanes servaient d’abris sommaires. Elles se muèrent par la suite en refuges bien équipés pour alpinistes. Leur aménagement toujours plus confortable les destine maintenant au plus vaste public.

Dans la plupart des régions alpines, les pionniers de l’alpinisme durent longtemps se contenter de bivouacs sommaires sous des surplombs rocheux. Au cours du XIXe siècle, les ascensions plus fréquentes des sommets de 3000 et 4000 mètres transformèrent les excursions alpines en expéditions toujours plus longues et éprouvantes. Il fallut faire face à une demande accrue d’hébergements de haute altitude permettant de répartir les efforts des longues excursions sur deux ou plusieurs jours.

Le CAS, fondé en 1863, considéra dès lors la construction des refuges de montagne comme l’une de ses tâches prioritaires. La première cabane, la Grünhornhütte au Tödi, fut construite durant l’année de la création du CAS. Dans une chronique de l’époque, elle était décrite comme suit : « Notre cabane du Grünhorn est constituée de quatre bons murs épais de quatre pieds (…) Quatre poutres assemblées en triangles supportent une grande bâche rouge servant de toit. Celle-ci, au moment du départ, doit être roulée et rangée dans la cabane ».

La construction des cabanes connut une grande évolution à la fin du XIXe siècle. Construites en bois, elles étaient au nombre de soixante en 1900. C’était des aménagements très simples. A l’intérieur, on trouvait des couchettes et un coin séparé pour cuisiner. Par exemple, la cabane Ela dans les Grisons offrait dix places de couchage sur dix-sept mètres carrés. La présence d’eau potable à proximité de l’édifice était souhaitable.

Au début du XXe siècle, les cabanes sommaires en bois sont remplacées par des constructions de pierre faites de moellons équarris aux faces extérieures sommairement taillées. Les toits gardent leur forme à deux pans mais l’éternit, nouveau matériau à l’époque, concurrence la tôle pour la couverture. Dans les Alpes suisses, la construction des cabanes obéit durant de nombreuses décennies à cette typologie. La cabane de Moiry en est un spécimen typique.

La cabane de Moiry agrandie sera-t-elle un exemple de mariage réussi entre le vieux et le neuf, entre le traditionnel et le moderne ? Attendons pour voir…

14. Le mercredi 29 juillet 2009 à 22:38, par Cabanes high-tech

Plus chèvre que chamois [...], mes petites jambes ne m'ont pas encore menée à Moiry. Forcément, si je passe mon temps à vous écrire, mais pas seulement.

Or oui, les travaux sont suffisamment conséquents là-haut pour nous laisser présager du meilleur. Du coup, l'immoblog vous promet une visite propre en ordre des lieux en 2010. Rien que pour vous!

En attendant, un article du Nouvelliste de ce jour tombe à point nommé pour prolonger la discussion entamée: Cabanes high-tech pour sommets extrêmes. Qui pour appréhender les difficultés d'un tel bâti. Ou d'autres pour se réjouir des améliorations futures.

15. Le mercredi 29 juillet 2009 à 22:57, par clin d'oeil

Déçue par Ali ...

Qui a perdu sa pertinence et son objectivité légendaire.... dans sa description des nouveaux gardiens il y a du parti pris ( à tort ou à raison là n'est pas mon propos) et surtout une allusion à l'ancien gardien qui me semble politiquement incorrecte....

Que faut-il voir ou deviner derrière cette petite phrase innocente ? : "Le week-end, la cabane affiche complet et les guides de Chamonix, qui ne venaient plus, y refont des apparitions."

16. Le jeudi 30 juillet 2009 à 07:05, par ali

Désolé, "ali" n'est pas l'auteur de ce propos. Je ne faisais que reproduire un article écrit par un journaliste du quotidien vaudois "24heures". La confusion vient vraisemblablement de l'oubli de fermer les guillemets à la fin de l'article reproduit. Je suis navré de ce malentendu.

17. Le vendredi 14 août 2009 à 11:40, par Thierry

Je m'étais juré de ne plus intervenir sur le sujet... mais je n'y peux rien,c'est trop fort! Il faut que je vous fasse part de mes états d'âme à votre lecture...

Polémique ? Bien sûr il y en aura toujours MAIS :

- ne pas critiquer trop " tôt " les nouveaux gardiens... j'aime beaucoup le point de vue d'Ali,tant il est vrai qu'on ne s'improvise pas gardien...A chacun son style ! Passage de témoin délicat entre une tradition de famille et ses empreintes indélébiles laissées là-haut et un couple de "non-Anniviards " à qui je laisserais le temps de l'adaptation... Vous rendez-vous compte que c'est un Belge qui écrit cela ..?
- Prix et qualité des consommations..? Encore une fois,patience ! Je me souviens d'une réflexion de Vital Salamin qui disait à Etienne que la bouteille de Pinot noir qu'il dégustait au retour du Pigne avec des clients était moins chère que chez lui au restaurant... Cherchez l'erreur ! Pour ce qui est de la "soupe", il est vrai que celle d'Etienne était une institution... mais si vous saviez comment nous la préparions certains jours... Elle a toujours été redemandée et consommée avec avidité, preuve que le client n'est pas toujours un fin connaisseur...il s'agissait souvent d'un mélange indéfinissable de variétés multiples de "sachets" apportés par les randonneurs auxquels nous additionnions un "zeste" de fantaisie locale... Espérons qu'eux aussi,les nouveaux, trouvent leur recette..!
- Plus sérieusement maintenant; .. " un confort moins spartiate.., une cohabitation réussie entre le nouveau et l'ancien, ..une époque révolue..."

Allons,une petite réflexion personnelle s'impose; jamais,la découverte de soi ne passera par la facilité et le manque d'investissement personnel.Vivre là-haut, quelques heures ou jours,voire même quelques semaines,..ou une vie entière.., demande de faire preuve d'humilité et de respect des autres...Des grands dortoirs aux salles de repas, des toilettes extérieures à la fontaine parfois gelée, de la vieille cuisinière à bois du grand oncle aux caves remplies de vin et de fromage, des sournoises petites souris aux choucas gourmants.., tout cela a contribué à faire de Moiry un lieu magique,fait de promiscuité parfois mais toujours de bonne humeur et d'accueil... Confort ? Oui pour le gardien et son personnel,il en fallait un peu,tant il est vrai que rester la saison là-haut demandait beaucoup de courage et de volonté... Monique a bien fait d'exiger un douche et une toilette intérieures il y a quelques années même si, je me souviens des bains " folkloriques " que nous prenions Justin et moi dans une bassine d'eau chauffée sur la cuisinière par Lucie, je me souviens des lavages de cheveux de Béatrice au dessus de l'évier de la cuisine,... et tout le monde était HEUREUX... Personne ne râlait comme maintenant de ce soi-disant confort manquant !
Que cherchait-on là-haut ? Ce que tout le monde recherche je pense, une certaine idée du bonheur,bien sûr...et nous l'étions,heureux, à vivre simplement , ensemble..!
Oui, je regretterai toujours cette vie passée là-haut car jamais les contacts humains ne furent si intenses et vrais. Vous l'aurez compris, je n'aime pas ce qui est en train de se préparer là-haut, cela me fait trop penser à de l'hôtellerie de luxe ! La montagne doit se mériter, elle ne peut pas se consommer comme un vulgaire produit du tourisme de masse... j'aime trop entendre le plancher craquer et mon voisin inconnu.. qui ronfle !

18. Le vendredi 14 août 2009 à 22:17, par Plus chèvre que chamois, disais-je...

N'ayant probablement pas la même qualité de sommeil que vous,Thierry, votre dernière phrase me laisse un chouillat sur ma réserve. Notez que c'est très personnel.

Force est pourtant de constater que vous nous relatez ici de sacrés souvenirs. C'est pourquoi je suis très heureuse de vous voir rompre votre promesse dans une diatribe si colorée qui évoque pour beaucoup d'entre nous cette même cabane ou une autre, un mayen, une tzigière, etc. J'apprécie aussi tout particulièrement votre réalisme et la sincérité de votre ton. Ça sent le vécu à plein nez. Le jour où j'écrirai un bouquin (dans x0 ans), je m'y réfèrerai.

Il y a fort à parier que, dans un futur encore lointain, d'autres personnes comme Thierry et tous ceux qui l'accompagnaient conserveront de l'époque en cours des souvenirs tout aussi radieux, à leur manière, le jour où leur temps là-haut prendra fin ou lorsqu'on annexera une énième bâtisse à la cabane d'antan. Où qu'on n'aura plus besoin de ces lieux refuges pour accompagner l'aube de nos escapades en montagne, les soucoupes volantes nous déposant en quelques minutes directement au pied des faces à escalader. Des véhicules forcément mus à l'huile de colza ou au solaire.

A moins qu'entre-temps, le glacier n'ait complètement disparu. Mais ceci est une autre histoire.

J'en profite pour vous inviter à cocher votre opinion vraie dans le sondage situé dans la barre de droite de ce billet et à ne pas hésiter non plus à commenter l'avancée des travaux et ce qu'ils vous inspirent. Pour ma part, je trouve l'idée du cuivre très belle, mais surtout la partie vitrée qui s'offre au magnifique paysage alentour. Quant aux technologies utilisées, il n'est pas de mon ressort de savoir si tout est parfait, ce n'est pas mon métier, mais l'idée d'essayer d'utiliser à bon escient les nouvelles technologies me paraît essentielle et louable.

Bon, fini pour ce soir. Si la plupart d'entre vous profitez demain d'une grâce matinée et d'un jour férié sans doute mérité, sachez que tel ne sera pas le cas pour nous. Et c'est pas parce que ce n'est pas mérité, mauvaises langues! Réveil aux aurores pour dire au revoir aux vacanciers et accueillir la prochaine fournée. A part la poste qui vit ici un rythme de fonctionnaire, tous les autres nous serons sur le pied de guerre pour vous servir. Et plutôt 2 fois qu'1!

19. Le lundi 17 août 2009 à 23:33, par beatrice

Evolution : oui pourquoi pas? Bien sûr et puis le projet architectural est tout à fait séduisant! Ensuite, il s'agit d'un don et d'un voeu à respecter: donc d'accord... mais garder et respecter l'authenticité de la Montagne dans son âme c'est qq chose pour laquelle je pourrais me battre...car je l'aime et qu'Elle a tant à nous enseigner.

Je suis contente de tomber sur ce blog pour déposer mes impressions suite à ma montée de ce dimanche 16 aôut

Hier dimanche, effectivement, je n'ai pas trouvé l'accueil bien chaleureux, (depuis 40 ans, j'y suis venue plusieurs fois)et j'ai fréquenté régulièrement d'autres cabanes et refuges. Il est probable que l'ambiance causée par les travaux en cours doit perturber quelque chose .... ; ne serait-ce que la vue sur la terrasse nous ne l'avons plus comme avant! en attendant de pouvoir y revenir dans 2 ans.... Mais ce qui m'a frappée surtout c'est l'ambiance hôtellerie restauration le personnel occupé, presque stressé d'ailleurs, à faire des crêpes et à servir le cidre ( franchement je ne comprends pas ici la présence des crêpes bretonnes et du cidre breton?!), et puis l'affairement à la cuisine autour de la distribution des rôles auprès du personnel de restauration...je suis allée demander des renseignements sur le glacier et j'ai eu l'impression de déranger. D'ailleurs la gardienne m'a dit qu'elle ne savait pas car elle ne le connaissait pas depuis longtemps. plutôt sèche. Bref pas d'échange. En partant, j'ai ressenti une déception, celle causée par le manque d'accueil en montagne, et de partage, par l'absence d'échange avec les gardiens du lieu, dans un si magifique panorama, devant une chute si spectaculaire du glacier.

A qui dire au revoir en partant puisque personne n'a dit bonjour?

On peut se demander quels sont les buts de ces travaux ? Quelles tournures cela va-t-il prendre? la raison économique ne serait-t-elle pas la plus forte ? Attention le progrès peut être comparé à la langue d'Esope, c'est-à-dire qu'il peut être la meilleure et la pire des choses: Alors réfléchissons tous, les vrais amoureux de la montagne. (la Montagne ne nous appartient pas).

Béatrice

20. Le mardi 18 août 2009 à 09:18, par Jack

Bonjour,
Avec un couple d'amis et les enfants, nous sommes montés à la cabane il y a quelques jours. Je n'ai pas pour habitude de critiquer tout et n'importe quoi ou qui, mais l'accueil reçu de la part du gardien fût tout simplement catastrophique et presque scandaleux...!!!
Ce dernier nous a salué du bout des lèvres, n'a pas cessé d'hurler sur les enfants en nous menaçant de les faire dormir dehors, il nous aboyait dessus à chaque fois qu'il nous adressait la parole, bref, jamais vu ceci dans une cabane de montagne...A noter que les aides de cuisine étaient très sympa et la nourriture proposée impeccable. Pour conclure, soit ce monsieur est très fatigué et sur les nerfs, dans ce cas il devrait faire un break dans un endroit à l'écart du public...Soit effectivement, ce poste n'est pas pour lui...

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