Un village en feu commenté par un exilé
Par Nicole, samedi 11 octobre 2008 à 00:23 :: En touriste avisĂ© :: #642 :: rss ::

300 bâtiments la première fois, puis 130 13 ans plus tard… il y a décidément des chiffres qui font mal et mettent en exergue de biens terribles misères.
Peu après les festivités de St-Luc cet été, les 75 ans de ses Fifres et Tambours et de la mémorable revue, contact a été pris avec un homme charmant, Willy Théler. Ouf! Il lui restait des livres et l’immoblog - enfin, son autrice - a même eu droit à un autographe.
Le hic dans cette histoire? Impossible de l’avaler maintenant. Le top dans cette histoire? Mandat confié de pouvoir le lire avec la condition expresse de le commenter pour vous. Tope-là ! Marché conclu, j'ai donc prêté mon précieux bouquin à Nico. Il nous livre ici ses impressions avec un accent… tout patriotique:
Les Editions Ver Lisan ont publié un livre de Willy Théler sur les incendies du Village de Saint-Luc de 1845 et 1858. Descendant des Salamin's de Saint-Luc émigrés à Grimentz, cette publication m'interpelait.
Profitant de mes vacances, j'ai entrepris l'étude de cet ouvrage. Il fallait bien s'y atteler pour en savoir plus sur mes origines. Je m'attendais à une lecture un peu rébarbative.
J'ai découvert des textes clairs, une retranscription fidèle des documents historiques. J'ai lu ce livre comme un roman.
Willy Théler a reproduit un certain nombre de documents officiels de l'époque issus de ses recherches minutieuses sans pour autant rendre la lecture de son ouvrage fastidieuse. De plus, il a analysé le contexte de l'époque. Il l'a fait d'une plume fine. Selon mon vécu des conditions paysannes des années 1950 [nom de bleu, autant que ça?], il a parfaitement perçu et reproduit le mode de vie et l'état des lieux d'il y a une centaine d'années.
J'y ai découvert, entre autre, le rôle joué par le Grand Châtelain Joseph Roua, qui reprit la présidence de la commission de reconstruction, le Préfet Elie de Courten, nommé à ce poste par le Conseil d'Etat, ayant renoncé pour raison de santé ainsi que pour d'autres motifs.
Il semblerait que non seulement Joseph Roua ait mené sa tâche à satisfaction à l'aide des deux autres membres de la commission et de M. le Curé, mais il a également, ce qui n'est pas relevé, aidé en privé les plus démunis.
Je précise que Benoît Salamin, mon arrière grand-père, a été engagé par Joseph Roua pour travailler ses terres à Grimentz le temps de la reconstruction à St-Luc et de revenir à meilleure fortune.

Il n'a plus quitté Grimentz et la moitié de ses descendants s'y sont également établis. Benoît et ses fils, Louis et Henri notamment, ont acquis la Bourgeoisie de Grimentz en 1906 ou 08. Parmi les bourgeois domiciliés aujourd’hui, les Salamin's représentent actuellement près de la moitié des votants. Ce sont tous des descendants de Benoît et de Marie Favre. Mon grand-père Henri a épousé une nièce du Préfet Roua, Marie Antonier. Qu'est-ce qui a bien pu retenir tous ces Salamin's à Grimentz? Les beaux yeux des filles? La douceur du climat? Le bon vin des caves? La générosité des ses habitants ?
Allez savoir!
Joseph Roua a immédiatement tiré les leçons du 1er incendie de Saint-Luc. En 1850, il a fait construire à Grimentz les "caves blanches", en dessous de l'église, dans le but de protéger ses documents d'éventuels incendies. A côté de ses fonctions publiques, cet homme illustre était notaire.
Les caves blanches, qui contribuent aujourd'hui à l'identité de notre village, sont pour la plupart encore propriété des descendants de Roua.
J'invite Monsieur Willy Théler à compléter son étude et nous dire ce que sont devenus les habitants de Saint-Luc, si durement touchés et qui ont dû s'expatrier. Plusieurs Lucquérants se sont établis de l'autre coté de l'Atlantique.
En attendant, merci Monsieur Théler.
Nico

L’ouvrage de Willy Théler rappelle opportunément que les plus belles pages de l'histoire de nos villages sont parfois précédées de biens sombres épisodes. Charly Arbellay, Nouvelliste, cite ici Jacques Valloton, lui-même journaliste et résident de St-Luc dans son article sur le livre de Willy Théler le 20 septembre dernier.
Mais auparavant dans le mois, Tanguy Zufferey, qui présentait sa commune sur les pages de l'immoblog, relevait tout aussi justement que
Malgré ces gros ennuis, le village a su se ressaisir.
A cette époque, nous rappelle Charly, les allumettes chimiques furent interdites et les amendes pour qui enfreignait la loi salées. Lisez!
Mais entre-temps, ce qui va vraiment faire sauter la baraque ce week-end, c'est les concerts de la SDJA de ce soir

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