L'immoblog ou les vacances Ă  la montagne

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1. Le mercredi 22 octobre 2008 à 08:17, par yore

Dans le questionnaire concours il y a une question (vache) qui laisse un peu hĂ©sitant: Un Anniviard internationalement connu ? Que veut dire ici "internationalement" ? La je bute un peu. Mais quelle bonne idĂ©e ce concours, lundi je suis allĂ©e Ă  Soussillon pour compter très exactement les lacets "en Ă©pingle" et j'ai vu des groupes de chevreuils, c'Ă©tait magique, je me croyais dans un Walt Disney avec les couleurs de l'Ă©tĂ© indien. Yore

2. Le mercredi 22 octobre 2008 à 14:17, par L'immoblog

Yore, je suis RA-VIE! Mon but est ainsi atteint. 1, cela vous a donné l'occasion de sortir des sentiers battus. 2, vous avez vécu un moment exceptionnel. 3, vous le partagez.

Au bureau depuis hier, une allemande dont le visage ne nous est pas inconnu - tout bronzé de surcroît - vient régulièrement nous rendre visite pour des soucis de traduction. Une acharnée, mais à mon avis, c'est pas pour l'abo qu'elle doit sans aucun doute acheter à la saison, qu'elle vient. J'ai vite été rassurée, elle ne cherche pas à obtenir des réponses, mais bien à comprendre correctement les questions. C'est marrant de la voir débouler à mon guichet et de voir sourire son visage d'habitude sévère, puisque nous ne nous connaissions pas et nous contentions d'un bonjour distant dans la rue.

Un anniviard "internationalement" connu? Connu par définition à partir du moment où il l'est au minimum dans 2 pays, exemple: la Suisse et la France. Ou bien, pourquoi pas, la Suisse et le Vatican? J'arrête. Là, vous n'allez plus savoir si c'est un simple exemple ou une feinte.
Par contre, cet Anniviard n'a pas forcément besoin d'être connu jusqu'à Tombouctou-les-2-églises pour remplir les conditions. Ni s'appeler Stéphane Lambiel [quoique, on aimerait bien, mais il est Saxonnard] ou Roger Federer. La fourchette, vous l'aurez compris, est entre les 2.

Pis, c'est vrai que c'est magnifique ici ces jours avec le soleil...

3. Le jeudi 23 octobre 2008 à 12:40, par ali

Le Besso, issu du grand chambardement gĂ©ologique qui fait l’objet de la question que pose Nicole aux Anniviards (je connais la rĂ©ponse, mais ne vous la donnerai pas !), est aussi une source d’inspiration pour les poètes. L’un d’eux, Pierre-Alain Tâche, Ă©voque ce noir sommet dans son très beau recueil « Sur la lumière en Anniviers » paru en 2003 aux Editions Empreintes.

Pierre-Alain Tâche, juge cantonal vaudois en retraite, est une figure Ă©minente de la poĂ©sie romande. Certains critiques littĂ©raires le considèrent comme double hĂ©ritier de Gustave Roud et de Philippe Jacottet. L’annĂ©e dernière, une exposition Ă  Lausanne a marquĂ© ses quarante ans de poĂ©sie sous le titre « Pierre-Alain Tâche, une poĂ©tique de l’instant ». Pour la petite histoire, je crois savoir que le poète est aussi un peu de la vallĂ©e, puisqu’il y possède un chalet du cĂ´tĂ© d’Ayer.

Voici ce qu’il Ă©crit du Besso dans « Horizon vertical » :

D’où je suis, le butoir de la vue

est un sommet jumeau, nommé Besso

- montagne aimée dès l’âge tendre,

oĂą le mĂŞme, inlassablement, se meut.

J’y reconnais l’assise et le foyer du jour.

Au début, ce ne sont qu’éboulis, chutes d’eau,

glaciers, abrupts, débris de la hauteur.

Un matin gris, nous allons jusqu’à l’horizon :

devant la caverne de neige obscure,

un chamois broute et tremble un peu.

L’axe a basculé d’un coup, vertical,

en libĂ©rant sa gerbe de vertige !

A l’autre bout : landes, puis roches, puis remous

oĂą le soleil grossit juste avant de sombrer

(point de feu mis au chant de chaque jour).

A l’altitude où la forêt périt, les nuages

ne passent pas en longs troupeaux pressés

sur le lugubre bĂŞlement des balises ;

ils sauteraient plutôt des crêtes dans les prés.

Il faut veiller des ans pour conserver

l’empreinte des sommets sous la paupière.

Et tu apprends en respirant l’orchis,

en desquamant l’écorce de l’arolle,

en dĂ©busquant la chanterelle et le bolet !

Les chutes qui passent le socle au burin

gravent le fond de l’œil, à ton insu.

Au sommet de juillet, tu vois mieux :

l’oiseau blanc du névé délaisse la paroi,

Le rocher se dénude, un beau soir, jusqu’à l’os (...)

Vous trouverez la suite du poème et quelques autres très beaux textes illustrés par de superbes fusains de Martine Clerc dans l’ouvrage cité.

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