Les sociétés de villages en Anniviers - Pas fous ces Anniviards!
Par Nicole, lundi 27 octobre 2008 à 12:54 :: Vie au village :: #657 :: rss ::


Or, pour l'heure, c'est un Evolénénard [globalement un Hérensard] en la personne de Pascal Fauchère du Nouvelliste, qui a bien voulu nous ethnologier à la loupe pour nous raconter. On apprécie! Et on apprécie aussi l'image gauloise usitée pour l'occasion. Ça nous rappelle quelques souvenirs...
Quel est le rôle à jouer de nos sociétés de village? Celui de son chef, en l'occurrence, et les différentes organisations statutaires car celles-ci varient en fonction des implantations et des besoins.
Le chef, toujours plus important
Déjà existant, le principe de la société et du conseil de village dirigé par un chef sera étendu à tous les hameaux. Un vrai contre-pouvoir local à la nouvelle commune. A la sauce anniviarde.
«Les chefs de village seront appelés à prendre une importance toujours plus grande.» Ce n’est pas Abraracourcix le Gaulois qui le déclare, avec son orgueil coutumier, dans les aventures BD d’Astérix. Non. C’est René Massy l’Anniviard qui prédit un bel avenir à ces structures existant dans la vallée depuis le début du XXe siècle au moins.
Le futur ex-président de Vissoie annonce vouloir «résister» au règne annoncé de ce nouvel empire que constituera la commune fusionnée d’Anniviers le 1er janvier 2009. Et n’imaginez pas que ce guerrier de tous les combats pro-fusion retourne sa cuirasse. Que nenni. René Massy estime simplement que le chef du village deviendra l’interlocuteur privilégié des autorités en place. «Les localités doivent disposer d’un représentant légitime, notamment lors des assemblées primaires, pour faire valoir leurs doléances.»
Rôle revalorisé
Et des villages, il y en a dans la vallée. Mission, La Combaz, Mayoux, Pinsec, Niouc ou Fang: ces hameaux disposent déjà tous de leur société et de leur chef. «C’est normal. Les «petits» devaient s’organiser pour avoir leur mot à dire dans les anciennes communes.» Seulement voilà . Parmi les «grands», tous n’ont pas leur chef. C’est le cas des localités de Saint-Luc, Grimentz, Chandolin et Vissoie. Le moins que l’on puisse dire, c’est que «l’envahisseur» a accéléré les opérations. Grimentz s’est déjà organisé avant les élections communales. Les autres suivent. Comme Vissoie, un cas particulier en Anniviers. «Petite géographiquement, notre commune est la seule à n’avoir jamais eu besoin de chef de village», explique René Massy. «Nous sommes donc partis de zéro en nous inspirant de ce qui s’était fait ailleurs.» Les présidents des futures anciennes communes ont du reste décortiqué les choses avec le plus grand sérieux. Analyse du patrimoine essentiellement constitué de fours à pain, estimations des valeurs et compensation financière pour certaines sociétés déjà existantes, histoire que tout le monde soit à la même enseigne. Pas fous ces Anniviards!
Concrètement, le conseil, à trois membres, est composé d’un chef, d’un «jeune» si possible et d’une troisième personne, parfois un-e élu-e au nouvel Exécutif communal. Et les avis semblent converger. Le rôle du chef de village sera nettement valorisé dans la nouvelle configuration. Un seul exemple. Ayer compte jusqu’à la fin de l’année cinq conseillers communaux. Dès 2009, il n’en aura plus qu’un dans l’Exécutif anniviard. Les relais supplémentaires que sont les chefs de village seraient donc les bienvenus.
Statuts sur mesure
Et attention à ne pas confondre les sociétés de village avec les bourgeoisies qui n’auraient pas pu endosser ces compétences particulières. La faute à un manque de représentativité, tous les bourgeois d’un village n’étant pas domiciliés sur place. A qui est dès lors ouverte la société de village? «Chacun a adapté des statuts sur mesure. Peu nombreux, les Chandolinards ont intégré les résidents secondaires. Vissoie, plus populeuse, n’ouvre sa société qu’aux domiciliés, voire aux propriétaires de chalet depuis plus de dix ans», explique René Massy. «Mais certaines options sont encore ouvertes.» La consultation sur les statuts se termine d’ailleurs fin octobre.
Nomination et enterrement
A Vissoie, l’assemblée primaire de septembre a déjà donné son aval à la nomination du nouveau chef du village. Un ancien conseiller qui sera intronisé le 7 décembre prochain. Le jour est d’ores et déjà historique en Anniviers puisque c’est à cette date qu’aura officiellement lieu l’enterrement des six communes fusionnées. Mais qui fera le barde? Y aura-t-il du sanglier et des bagarres au menu du 7 décembre?*
Rendez-vous pour de prochaines aventures.
«Tout le monde peut être chef»
NICOLAS EMERY - CHEF DU VILLAGE D’AYER
«La fonction se fait par tournus de quatre ans chez nous. Tout le monde peut donc être chef. Il faut avoir quand même une certaine personnalité. On gère les fonds de la société – four à pain et terrains – et des activités précises comme la Fête-Dieu à Zinal, le feu du 1er Août et la décoration de Noël. Cette année, la société de village a créé une place de jeu pour enfants avec l’aide financière de la commune. En général, on relaie de nombreuses demandes à l’Exécutif, par exemple en matière d’éclairage public, d’égout ou autres. Cela se fait directement auprès du Conseil communal d’Ayer. Avant, il y avait de nombreuses questions à gérer dans le secteur agricole. Le travail a diminué avec la prise en charge de nombreuses tâches par la commune.Peut-être pourrait-il à nouveau augmenter à l’avenir…»
«Il sera l’interlocuteur principal»
SIMON EPINEY - FUTUR PRÉSIDENT D’ANNIVIERS
«Le chef de village,un contre-pouvoir? Oui, dans le sens qu’il sera l’interlocuteur principal de la nouvelle commune, le vrai relais entre l’autorité et la base. C’est lui qui amènera sur la table les problèmes concrets.Le conseiller communal,au- jourd’hui,n’est plus un représentant de village. Il est un décideur et un gestionnaire de son dicastère. Le chef est en quelque sorte un vieux sage qui ne court-circuite pas l’Exécutif mais qui veille sur son village et en identifie les besoins généraux en matière d’animation et d’embellissement par exemple. A terme, en fonction de la nouvelle loi sur le tourisme, les chefs de village voire les conseils seront certainement amenés à faire partie des comités des sociétés de développement ou vice-versa.»
NB. Ce billet est la suite du précédent, la petite introduction historique de l'immoblox...
Retrouvez l'article au format pdf.
* Les choucroutes organisées dans nos stations d'altitude pour la population, on se le redit pour agender.
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
Ajouter un commentaire
Les commentaires de ce blog sont en principe modérés. Pourtant, grâce à la bonne gestion de mon antisp... ainsi qu'à l'honorabilité de vos écrits, je n'ai pour l'heure dû censurer qu'1 fois. Le commentaire a été supprimé peu après son insertion.
Si ça joue, c'est quand même plus sympa... pas besoin d'attendre mon réveil tardif en cas de congé :-) Merci d'avance pour votre inestimable contribution!
Smilies ou binettes: débutez vos commentaire avec du texte, pas avec un smily. Ça fait gicler les retours à la ligne et je ne trouve pas la solution au problème.
Les commentaires pour ce billet sont fermés.