Le curé, le promoteur, la vache, la femme et le président
Par Nicole, lundi 8 dĂ©cembre 2008 à 19:54 :: Petite rĂ©flexion :: #694 :: rss ::
«Revenue au pays» tout juste 2 paires d’années après lui et loin, bien loin, d’avoir son bagage sociologique [malgré une tentative universitaire dans cette direction], l’étude menée par Bernard Crettaz dans sa toute récente publication «Le curé, le promoteur, la vache, la femme et le président» aux éditions Porte-Plume me laisse en tant qu’Anniviarde songeuse. En le lisant, dois-je m’imprégner d’une identité historique ou reconnaître une réalité que je n’ai jamais rencontrée [voulu rencontrer, peut-être]? La mise en perspective a pour le moins le mérite de soulever les questions. Tout comme le bouquin qui soulève de nombreuses pistes de réflexion[s].
Avant cela, l’immoblog vous propose de faire le tour des commentaires de la presse et des médias.

- Le Nouvelliste. C’est assurément par l’article de Jean-Yves Gabbud qu’il faut débuter. Non sans une pointe de provocation, il introduit très bien le sujet et le cheminement du livre.
- L’Hebdo. Les «pages les plus savoureuses» évoquées par le journaliste Michel Audétat furent assurément celles qui révoltèrent l’immoblog au point de… Non. Pour quelqu’un qui s’est ingénié à soulever les paradoxes de notre histoire, c’est pas mal. Bref. On continue notre cheminement littéraire.
- La RSR enfin. Une bonne discussion qui replace bien certains contextes et offre une analyse d’actualité intéressante. Le must: l’interview du promoteur qu’on perçoit comme si on y était au milieu du vieux Vissoie. [Ou ici. L’émission Rien n’est joué].

La religion, le sex, le curé et la violence, la femme expiatoire.
Impossible de lire ce livre comme un autre. Il a fallu le faire par petits bouts afin de se laisser le temps de digérer certains passages car c’est de nous dont on y parlait. Une projection qui mordaient parfois les tripes, donnaient envie de monter aux barricades. Pur idéalisme. Zorro n’existe pas en réalité.
La mort et ses wagons de traditions, mythe ou réalité? Si cela a été, aujourd’hui, d’autres contrées font aussi pas mal bombance tout droit sorties des allées d’église. Je pense que là , j’ai dû louper une époque au demeurant fort intéressante. Je n’ai suivi que par médias interposés les discussions menées par Bernard sur le sujet. D’autres auront vu la chose autrement? Dans la même veine, il me faudrait me forcer pour décrire et analyser le rapport au sexe qu’entretenait nos ancêtres, assez récurrents dans certains discours. Surtout les rapport de forces. Il suffit de relire «Adeline accoucheuse» pour se rendre compte à quel point la civilisation d’après 68 a changé la donne. Qui aujourd’hui accepterait encore d’exécuter les ordres de son curé lorsqu’il suggère à la femme, battue, humiliée, de se soumettre? Ce même curé se muait en tyran envers la veuve [si c’était pas déjà assez dur et compliqué pour elle] ou la fille-mère. Célibataire à près de 40 ans, je ne me projette pas très volontiers dans cette époque: sorcière sur le bûcher, en tout cas une chose de sûre, je ne suis pas très sportive: balaying, pluming, ciring, cuising,… ça vous épargne l'abonnement de fitness, n'est-ce pas?

Née avec le centre scolaire et bien loin du Val d’anniviers durant la période 1990-2004 évoquée par Bernard Crettaz, revenue l’année-même de la fusion, ma vision de ma vallée, de ses villages, de leur coexistence et de ses récents événements - doublée d’une nature consensuelle et empathique - rejette catégoriquement les conflits qui ne sont pas miens et les rancoeurs éventuelles de mes ancêtres ou concitoyens. Mais l’histoire décryptée ici, comme dans de précédents ouvrages [Nomades et Sédentaires,…], m’aide à beaucoup mieux comprendre les événements et le coeur des gens. Par ailleurs, inutile pour l’IMMOblog d’évoquer le promoteur: au mieux on ne me croira pas, au pire on me taxera de tous les
Quant à ce que l’avenir nous réserve, ce que nous allons en faire…? Le Sieur Crettaz nous fout la pression: il s'agira de bien s’appliquer.

Finalement, j’aurais aimé être d’ailleurs pour nous lire avec un regard serein. Voir d’un milieu urbain pour pouvoir alléger d’une grande incrédulité ou, comme Michel Audétat dans son article, d’un éclat de rire tonitruant, les épisodes les plus cruels de notre passé. En même temps, j’aimerais pouvoir faire un saut dans le futur pour dévorer le prochain tomme, rétro- et introspectif, du bonhomme sur notre évolution. Serais-je encore oeuvrant dans notre vallée ou l’individualisation et l’économie auront-t-ils eu raison de mes attaches?
Bernard Crettaz fait enfin la part belle à des personnages contemporains et bien vivants de notre vallée qu’il n’est point besoin de citer ici, puisqu’ils le sont de manière fort dithyrambique dans ses pages. Lisez le livre pour les y retrouver, vous constaterez par la même occasion qu’il ne s’agit pas là d’un récit qu’on range dans sa bibliothèque une fois la dernière page tournée. Il vous colle à la peau comme un sparadrap. Une séance de désenvoûtement ne serait pas de trop, mais on éviterait volontiers l’église pour cela.
En photo: l’écrivain-sociologue, le promoteur, le futur président et ancien conseiller national et aux états, jamais tellement loin les uns des autres… C'était le jour de l'élection du conseil anniviard avec la confirmation de la présidence.
PS. Quelqu'un voudrait-il nous commenter la vache?
Commentaires
1. Le jeudi 11 dĂ©cembre 2008 à 13:41, par L'immoblog
2. Le lundi 15 dĂ©cembre 2008 à 13:43, par L'immoblog
3. Le mercredi 17 dĂ©cembre 2008 à 13:23, par RĂ©ponse du berger
4. Le dimanche 21 dĂ©cembre 2008 à 19:27, par Du JDS
Ajouter un commentaire
Les commentaires de ce blog sont en principe modérés. Pourtant, grâce à la bonne gestion de mon antisp... ainsi qu'à l'honorabilité de vos écrits, je n'ai pour l'heure dû censurer qu'1 fois. Le commentaire a été supprimé peu après son insertion.
Si ça joue, c'est quand même plus sympa... pas besoin d'attendre mon réveil tardif en cas de congé :-) Merci d'avance pour votre inestimable contribution!
Smilies ou binettes: débutez vos commentaire avec du texte, pas avec un smily. Ça fait gicler les retours à la ligne et je ne trouve pas la solution au problème.
Les commentaires pour ce billet sont fermés.