Cette année-là, non seulement notre cure adoptait une allure architecturale résolument plus bourgeoise que le reste des maisonnées de notre village, mais elle se présentait de plus savamment maquillée!

Toit arrondi et dentelle de chute finement ciselée, arrimée aux coins par de jolis poids-boules cubiques blanchis, la façade de la cure s'enorgueillissait alors de motifs floraux qui devaient en jeter, comme ils se font aujourd'hui si joliment remarquer par leur mise en valeur colorée. On croirait une bùtisse importée des Alpes vaudoises ou bernoises. Certains faits historiques nous apporteraient sans doute quelques éléments de compréhension à son propos, mais n'éclairons pas tous les mystÚres d'une seule fois...

La gĂ©nĂ©ration qui me prĂ©cĂšde et au-delĂ  se rappelle la grange-Ă©curie qui composait l'arriĂšre du bĂątiment, partie qui donne sur la place de la cure. Cette derniĂšre a, semble-t-il [Simone, tu me corriges], disparu lors de travaux de 1957 dont la date figure avec celle de 1831 sur le linteau de la porte d'entrĂ©e. Aujourd'hui, on retrouve les vaches qui ont peut-ĂȘtre occupĂ© cette Ă©curie sur la fontaine de la place oĂč elles combattent, inlassablement.

Les nostalgiques auront bien un petit pincement au coeur car, aprÚs le restaurant des Becs-de-Bosson à l'entrée du village il y a quelques temps, la cure change de visage pour retrouver celui de ses origines. Une maison toute claire au pays des villages au bois brûlé par le soleil? Certains d'entre nous vivront assez longtemps pour la voir reprendre de l'ùge et se refondre dans le décors. A moins que les chalets alentour n'aient, entre-temps, opté pour une petite opération de rajeunissement.

Bons baisers de los pueblos blancos de los Alpes, Grimentz - Anniviers 8-)