Chacune des communautés qui les entretient est régie par des règles bien précises. Le droit d’en faire partie s’octroie le plus souvent par héritage familial. On se réunit annuellement pour une assemblée qui finit, pour certaine chapelle… n’est-ce pas…, à la tombée de la nuit dans la cave sise droit sous la petite nef. L’histoire ne dit pas si le passage obligé par l’autel a systématiquement été respecté [j’ai probablement pas dû croiser le groupuscule en question au moment propice pour le constater de visu].

Quant à l’autre «tsapelette» [dérivé du patois, on le devine de manière pas très académique] dont il m’est donné de suivre un peu les activités, elle bénéficie aujourd’hui des soins d’un administrateur, en charge pour une durée indéterminée, qui assume nombre de tâches dont celle d’assurer la bonne rotation des procureurs. Les procureurs sont nommés à tour [dont l’administrateur veille au bon ordre], afin d’assurer la convocation annuelle de la confrérie [ici celle de mon grand-père Rémy en 1982 (coeur_brise) ], de veiller à son bon déroulement ainsi que d’en assumer le protocole. Dans le jargon, on assure la procure pour l’année. Chaque nouveau procureur détient les 4 clés de l’oratoire: celles de l’entrée, de la grille, de la fenêtre et du tronc. A cela s’ajoutent un coffre de bois et quelques papiers officiels qui restent à demeure, aux dernières nouvelles pas chez l’administrateur.

Les assemblées générales de l’oratoire sont, sauf exception, à date fixe [le 3ème dimanche de…] et suivent le même type de protocole, se concluant sur une Marenda, qui se compose en principe:

  • De pain et de fromage
  • D’un bon verre de vin blanc et rouge
  • Et pour terminer biscuits, cafĂ©s et pousse-cafĂ©s
  • Les saucisses sont admises. Le procureur restera toutefois modeste et veillera Ă  ne pas engendrer une course aux fastes et des dĂ©penses inconsidĂ©rĂ©es.

Ailleurs [décision de 1986] on retrouvera encore à propos de la Marenda: L’organisation de celle-ci sera l’apanage du procureur. La Marenda comprendra obligatoirement: le vin, le pain et le fromage. Les autres boissons seront toutefois tolérées. Tout monde sait bien, ici, que l’eau c'est pas bon pour lutter contre la rouille!

Autrefois, ces AG se tenaient dans la maison même du procureur. Depuis une vingtaine d’années et suite au nombre toujours croissant des membres de la confrérie, l’assemblée se tient désormais à la bourgeoisie.

Le droit de succession, selon décision de l’assemblée en 1996, se veut comme suit dans le cadre de cette confrérie:

Dorénavant, le plus jeune des fils et à défaut [on apprécie toujours…!] la plus jeune des filles sera en droit de perpétuer au père dès que celui-ci aura atteint l’âge de 65 ans. Le père ou respectivement la mère restera membre de la confrérie jusqu’à son décès.

L’acte mémorial de 1826, lui, proclamait:

(…) afin d’assurer la continuation perpétuelle de cet engagent, que suivant leurs volontés présente, doit se succéer jusqu’à ce que les siècles seront consommés; donc que les plus jeunes des fils et à ce défaut la plus jeune des filles, sera en droit et obligé de perpétuer (…) et ainsi de générations en générations à perpétuité.

En la matière, me voilà rassurée. Je ne serais jamais le à défaut de cette confrérie puisque le droit revient d’office à mon jeune frère. Question réglée! Sauf que… Afin que le droit de succéder accordé qu’aux uns des enfants ne prive pas les autres (…) et moyennant une livre d’argent équivalente de 27 gros de la monnaie du Valais… Par conséquent, les présents contractants s’obligent et les uns et les autres à se faire un devoir absolu de garder fidèlement leurs promesses faites par un libre arbitre de leurs volontés réfléchies. (…).

Les grands actions de l’oratoire de Trontsec - plus communément nommée la tsapelette, à comprendre THE tsapelette, bien sûr, dans le cercle des intimes - furent la pose puis l’inauguration d’une cloche en 1981 et celle de petits bancs autour de l’oratoire en 2004. Dons, messes des défunts, démissions, nouveaux entrages et diverses petites choses rythment la vie de la confrérie/consoeurerie de l’oratoire.

Il y a fort longtemps de cela [en gros 200 ans, très académique], un pieux homme fit eriger une petite chapelle après avoir acheté une importante parcelle à la bourgeoisie limitée par le torrent du Marais, la Gougra, l'ancien chemin Griment-Zinal et une arête démarquant un terrain de moindre valeur. C'est à un angle de cette propriété que siège aujourd'hui encore cette petite chapelle. [Le détail dans l'article de l'inauguration de la cloche].

Après sa mort, on signa l'«Acte mémorial contractant pour les assemblées du consort de l’oratoire du Tronc-sec»:

Au nom du Seigneur - «Amen»

L’an de grâces 1826, le 8 septembre, dans la maison de Baptiste Rouaz, au village de Grymens; se sont réunis les héritiers du pieux Théodule Massy, décédé avant maintes années, fondateur primitif et érecteur de l’Oratoire situé au lieu dit TRONC-SEC, sur le territoire du même village.

Lesquels héritiers nommément: Jean Rouaz et Joseph, Jean Massy et Marguerite. Antoine Solioz et Mathias. Jean Zappellaz, Baptiste Rouaz et Mathias Monet; d’un consentement unanime convenirent entre eux au sujet du nommé oratoire les articles suivants, savoir:

Premièrement

De se faire un devoir indispensable de soutenir, réfectuer et maintenir le ci-dessus oratoire, autant que l’honnêteté et la pieuse fin de l’érecteur l’exigeront.

(...)

En 2010, l’assemblée ordinaire se réunira pour la 183ème Marenda.





PS. C'est juchée sur un trax qui se prélassait par là que votre immoblog préféré a pris la photo la plus récente de la chapelle [de toute manière, je n'étais pas née pour m'attribuer la maternité de la première]. D'où la perspective un peu plus "d'égal à égal" avec les attributs du Seigneur par rapport à la précédente... ce qui met d'autant mieux en évidence la cloche et me convient, par conséquent, pil-poil. :mrgreen: