C'est exténuée, les jambes flageolantes et l'estomac au fond des talents - euh... talons - que votre auteuse a pointé sa truffe au resto après avoir fait toutes les noires et tous les couloirs possibles de nos pistes [si si, tout est ouvert, bien sûr]. Le soleil cognait, mais le frais du fond de l'air avait insidieusement épuisé le reste d'énergie qui rassemblait maigrement mes os. Juste avant que ces derniers ne partent définitivement en compote à la vue d'une belle assiette requinquante.

Donc, la défaillance était proche, la gourmandise sur le point de m'assener le coup de grâce.

Le passage au self me laissait dans une trouble perplexité. Une assiette du jour vite servie qui me permettrait de me rattraper avant de jouer la compote au milieu de tout le monde? Mais la suggestion, quant à elle, était par trop tentante. Intrépide, je me jetais à l'eau sans plus hésiter, n'écoutant que mon coeur, car on fait vite fi de la raison pour les bonnes choses! Ou bonnes causes?

Bien m'en prit.

Une minute après avoir énoncé mon voeu, je me retrouvais à la caisse avec ma boisson et un petit objet à glisser dans la poche, communément appelé "pager". Ce type de petit appareil est bien connu des entreprises. Ils piaillent, c'est courant, trop souvent et permettent même d'afficher une petite indication écrite afin d'éclaircir l'origine rugissante de leur cri. Pas à Bendolla, mais tout le monde s'en fout car il n'a qu'une fonction: celle de vous rappeler au moment le plus chaud de votre assiette.

C'est ainsi que j'ai pu m'effondrer en toute quiétude et reprendre mon souffle sur une chaise bienfaitrice en attendant la confection de mon repas.

Puis enfin les bips - salvateurs ici - et la vue réjouissante d'une superbe assiette qui ne vécut que quelques minutes avant de disparaître intégralement pour colmater mes os.

Deeeemanndez la sélection du chef, deeeeeemandez!