jeudi 5 octobre 2006
Petit monde social
Par Nicole, jeudi 5 octobre 2006 à 19:24 :: Petite rĂ©flexion 1190 lectures
Bien avant de revenir ici à Grimentz, le village de mon enfance, je suis passée par l'université de Bùle au nord de la Suisse pour y étudier une branche spécifique au milieu germanophone, qui s'appelle Volkskunde. Cette branche s'apparente à une approche ethnologique de la sociologie française. Mes racines dans un pays aussi authentique que le Valais, d'autant plus que j'ai grandi dans un fond de vallée latérale - rappelons-le, le Valais se trouve au beau milieu des Alpes - m'y ont sans conteste poussée.
Si intĂ©ressantes que ces Ă©tudes le furent, j'ai fini par bifurquer dans le domaine touristique pour me retrouver dans mon village prĂšs de 20 ans aprĂšs l'avoir quittĂ©. Mais j'apprĂ©cie tout particuliĂšrement le caractĂšre du milieu et des gens, notre identitĂ© spĂ©cifique. On dit des gens de ma vallĂ©e que nous avons la tĂȘte dure, qu'il suffit de nous nous visser dans la terre Ă notre mort tant nous sommes tordus et je vous en passe et des meilleures. Comme partout, nous avons effectivement des spĂ©cimens un peu... bruts pour caractĂ©riser notre identitĂ© spĂ©cifique, mais ils ne sont pas majoritĂ©. Bon, quand je parle de majoritĂ©, il faut tout de mĂȘme avouer que nous sommes peu. Notre vallĂ©e, le Val d'Anniviers regroupe pour l'heure 6 communes pour moins de 2500 habitants. Bien moins, je crois. Peut-ĂȘtre mĂȘme que nous sommes plutĂŽt proches des 2000.
Bref. Ce que j'apprĂ©cie dans un si petit milieu correspond exactement Ă ce que je fuyais absoluement lorsque je vivais Ă BĂąle: la proximitĂ© vs. l'anonymat. Aujourd'hui, quelques pas pour rallier la poste Ă environ 150 mĂštre de distance et j'ai dĂ©jĂ saluĂ© avec chaleur plusieurs personnes et engagĂ© une ou deux discussions. Lorsqu'il s'agit de faire le tour du supermarchĂ© ou de rejoindre une table ou la sortie au restaurant d'altitude, simplement de traverser le village, il me faut prĂ©voir un temps supplĂ©mentaire pour Ă©changer avec autochtones-parents (on est tous cousins, par ici:-) ou amis en visite connus. Alors, quand il s'agit de retourner au bureau dans un temps honorable, c'est souvent mission impossible pour la mauvaise conscience qui me taraude. Mais ça fait souvent rigoler les gens qui m'accompagnent car, souvent, il s'agit de personnes extĂ©rieures Ă ce genre de milieu qui ne connaissent pas ce genre de fonctionnement. Quelque part, c'est rassurant une si grande famille. En tout cas, ça touche profondĂ©ment la corde sociale qui est en moi, malgrĂ© une timiditĂ© qui m'empĂȘche d'entrer en contact avec la mĂȘme simplicitĂ© avec tout le monde ici.
Si intĂ©ressantes que ces Ă©tudes le furent, j'ai fini par bifurquer dans le domaine touristique pour me retrouver dans mon village prĂšs de 20 ans aprĂšs l'avoir quittĂ©. Mais j'apprĂ©cie tout particuliĂšrement le caractĂšre du milieu et des gens, notre identitĂ© spĂ©cifique. On dit des gens de ma vallĂ©e que nous avons la tĂȘte dure, qu'il suffit de nous nous visser dans la terre Ă notre mort tant nous sommes tordus et je vous en passe et des meilleures. Comme partout, nous avons effectivement des spĂ©cimens un peu... bruts pour caractĂ©riser notre identitĂ© spĂ©cifique, mais ils ne sont pas majoritĂ©. Bon, quand je parle de majoritĂ©, il faut tout de mĂȘme avouer que nous sommes peu. Notre vallĂ©e, le Val d'Anniviers regroupe pour l'heure 6 communes pour moins de 2500 habitants. Bien moins, je crois. Peut-ĂȘtre mĂȘme que nous sommes plutĂŽt proches des 2000.
Bref. Ce que j'apprĂ©cie dans un si petit milieu correspond exactement Ă ce que je fuyais absoluement lorsque je vivais Ă BĂąle: la proximitĂ© vs. l'anonymat. Aujourd'hui, quelques pas pour rallier la poste Ă environ 150 mĂštre de distance et j'ai dĂ©jĂ saluĂ© avec chaleur plusieurs personnes et engagĂ© une ou deux discussions. Lorsqu'il s'agit de faire le tour du supermarchĂ© ou de rejoindre une table ou la sortie au restaurant d'altitude, simplement de traverser le village, il me faut prĂ©voir un temps supplĂ©mentaire pour Ă©changer avec autochtones-parents (on est tous cousins, par ici:-) ou amis en visite connus. Alors, quand il s'agit de retourner au bureau dans un temps honorable, c'est souvent mission impossible pour la mauvaise conscience qui me taraude. Mais ça fait souvent rigoler les gens qui m'accompagnent car, souvent, il s'agit de personnes extĂ©rieures Ă ce genre de milieu qui ne connaissent pas ce genre de fonctionnement. Quelque part, c'est rassurant une si grande famille. En tout cas, ça touche profondĂ©ment la corde sociale qui est en moi, malgrĂ© une timiditĂ© qui m'empĂȘche d'entrer en contact avec la mĂȘme simplicitĂ© avec tout le monde ici.